Deux fans attaquent le studio en justice pour « publicité mensongère » après avoir loué le film musical Yesterday, dont la bande-annonce laissait entrevoir une apparition de l’actrice cubaine, finalement coupée du montage final.
Remarquée pour ses prestations dans Blade Runner 2049 (Denis Villeneuve, 2017), À couteaux tirés (Rian Johnson, 2019) ou Cuban Network (Olivier Assayas, 2020), également aperçue dans le dernier opus de James Bond, Ana de Armas tenait effectivement un petit rôle dans Yesterday, le film musical réalisé par Danny Boyle (Sunshine, 28 jours plus tard) dans lequel un jeune musicien (Himesh Patel) se réveille soudainement dans un monde où les Beatles n’ont jamais existé. Mais son rôle avait finalement été coupé au montage suite à plusieurs projections-tests. « C’était une coupure très traumatisante, parce qu’elle était brillante (…) Vous savez, c’est une de ces choses où il s’agit de certaines de nos scènes préférées, mais nous avons dû les couper pour le bien de l’ensemble » avait alors déclaré Richard Curtis, scénariste du film. Mais voilà : Ana de Armas apparaissait effectivement dans la bande-annonce du film pour une poignée de secondes, ce qui a vraisemblablement suffi à convaincre deux internautes, ayant loué le film en ligne pour 3,99 dollars, de porter plainte contre Universal.
Les deux plaignants, respectivement originaires du Maryland et de San Diego, ont ainsi déposé un recours collectif à l’encontre des studios Universal, estimant avoir été dupés par la campagne promotionnelle de Yesterday et réclament pas moins de cinq millions de dollars au nom des autres consommateurs potentiellement affectés. En 2011, une plainte similaire avait été déposée dans le Michigan concernant le film Drive (Nicolas Winding Refn) : après avoir vu la bande-annonce, la plaignante s’attendait à un film d’action palpitant et n’était apparemment pas préparée au rythme du film ponctué par des scènes d’une rare violence…
Des acteurs ou actrices figurant au casting d’un film sont toujours susceptibles d’être retirés du montage final si leurs rôles constituent en fin de compte une entrave à la progression ou à la cohérence du récit. Des choix parfois difficiles à faire, mais nécessaires. On pensera par exemple à Jessica Chastain, coupée de Ma vie avec John F.Donovan (2019) de Xavier Dolan, ou plus célèbre encore le cinéaste Terrence Malick dont les films-fleuves recèlent de célébrités finalement coupées au montage, comme Mickey Rourke et Viggo Mortensen dans La Ligne Rouge (1999), Sean Penn dans The Tree of Life (dont le rôle a été drastiquement réduit) ou Rachel Weisz dans To The Wonder (2013).
Ana de Armas est à présent une valeur sûre à Hollywood et commence à décrocher les premiers rôles, à l’image de Blonde, le futur biopic sur Marilyn Monroe réalisé par Andrew Dominik. Elle apparaîtra également dans le thriller d’espionnage The Gray Man, un des films les plus chers produits par Netflix, aux côtés de Ryan Gosling et Chris Evans.