Icône de la comédie britannique, Rowan Atkinson fait son retour à 70 ans dans un rôle taillé sur mesure. De Mr. Bean à Johnny English, l’acteur a bâti une carrière singulière, souvent en tandem avec Richard Curtis, incarnant un humour profondément ancré dans la tradition anglaise.
De retour sur Netflix dans Seul face au bébé, Rowan Atkinson renoue avec le registre qu’il maîtrise à la perfection : celui du chaos burlesque. L’acteur y reprend le rôle de Trevor Bingley, déjà apparu dans Seul face à l’abeille, confirmant une nouvelle fois son goût pour les situations absurdes. Derrière ce retour se cache l’un des visages les plus célèbres de la comédie britannique contemporaine, indissociable, aux yeux du public, d’un certain Mr. Bean.
Une trajectoire à rebours des évidences
Né en 1955 dans le nord de l’Angleterre, Atkinson se forme d’abord à l’ingénierie électrique à Newcastle puis à Oxford. Il y découvre la scène au sein du groupe Oxford Revue et y rencontre Richard Curtis, avec lequel il tisse une amitié qui marquera durablement la comédie britannique.

Ses débuts sont pourtant hésitants avant la création, avec Curtis, de Mr. Bean, ce personnage pensé dès l’origine pour dépasser les frontières culturelles. Diffusée à partir de 1990, « tout [son] succès […] est fondé sur le slapstick, c’est-à-dire un comique entièrement fondé sur le visuel », expliquait Curtis dans Le Monde en 1997.
Le pari est gagné. Les 13 épisodes sont vendus dans 94 pays et transforment le personnage en franchise mondiale. Bean, sorti au cinéma en 1997, réalise plusieurs millions d’entrées en Europe : Mr. Bean est désormais un langage universel, comparé aux grandes figures du cinéma muet.
Une relation ambivalente à son personnage
Atkinson ne semble pour autant pas entretenir un attachement naïf à son héros. « Je déteste Mr. Bean en tant que personne, je ne voudrais certainement jamais dîner avec lui », confie-t-il à l’ANP, repris par 7sur7. Il précise toutefois : « J’aime ce personnage, parce qu’il est peut-être un peu comme moi quand j’avais dix ans ».

De Blackadder à Johnny English, Atkinson privilégie les figures égocentriques ou socialement inadaptées. « J’aime beaucoup jouer des personnages désagréables, sarcastiques, cyniques », explique-t-il encore dans Manchester Evening News.
À 70 ans, Rowan Atkinson continue de douter de son travail. « Je suis toujours convaincu que, quoi que j’aie fait, je n’ai pas donné le meilleur de moi-même », poursuit-il auprès du média britannique. Un perfectionniste qui explique sa rareté à l’écran et son implication totale, de l’écriture à la postproduction, bien au-delà du simple rôle d’acteur comique.