Annonce choc : le leader de l’intelligence artificielle se voit accorder un blanc-seing de la part du géant du divertissement pour enrichir son moteur de génération de vidéos.
Après que Disney et Universal avaient porté plainte contre le moteur de génération d’images Midjourney, certains s’étaient pris à penser que les deux géants du cinéma d’animation (et pas que) étaient vent debout contre l’IA. C’était en juin dernier, et c’est déjà de l’histoire ancienne. Aujourd’hui, OpenAI, l’éditeur de ChatGPT, annonce en grande pompe avoir signé un accord de licence avec Disney. De son côté, la maison de Mickey investit un milliard de dollars dans OpenAI et s’assure que les créations des utilisateurs et utilisatrices de Sora (le moteur de génération vidéo dérivé de ChatGPT) pourront se retrouver dans certains contenus Disney+.
Un premier accord majeur pour l’utilisation de licences de pop culture
L’intelligence artificielle n’a que faire de la propriété intellectuelle – ce qui a déjà pu poser des soucis à OpenAI, notamment autour des licences du studio d’animation japonais Ghibli. Une chose est désormais certaine : les internautes s’amusant avec Sora n’ont rien à craindre en demandant au moteur de vidéos par IA de leur générer des clips mettant en scène Luke Skywalker, Captain America ou Flash McQueen.
À partir de début 2026, et pour une durée de trois ans, les utilisateurs et utilisatrices de Sora auront ainsi carte blanche pour utiliser l’image de quelque 200 personnages et créatures issues des univers Disney, Marvel, Pixar et Star Wars. Personnages et créatures, mais pas seulement : les véhicules, costumes, environnements et symboles emblématiques font également partie du panier de la mariée.
Seule limite : les vidéos et images utilisant l’image d’acteurs ou d’actrices ayant déjà prêté leurs traits à des personnages de pop culture sont proscrits. Une mesure aussi compréhensible qu’elle paraît difficile à appliquer, notamment pour des personnages aussi vivement associés à leurs interprètes (Han Solo, Iron Man…).
Des créations dont on cède les droits à Disney ?
Ce qui apparaît comme une concession de la part de Disney n’en est pas une. En échange d’un investissement d’un milliard de dollars, le géant d’Hollywood se voit promettre de nombreux produits financiers ainsi que de nouvelles actions dans un futur proche.
ChatGPT sera davantage poussé au sein des différents studios d’animation du groupe, et les vidéos générées par Sora pourront éventuellement se retrouver intégrées dans des films et séries du service de streaming vidéo Disney+. Cela veut-il dire qu’en générant une vidéo impliquant Black Panther, on cède automatiquement les droits de notre « création » à Disney ? Le communiqué, en l’état, ne le précise pas.
« Les progrès rapides de l’intelligence artificielle marquent un moment important pour notre industrie. […] Grâce à cette collaboration avec OpenAI, nous étendrons de manière réfléchie et responsable la portée de nos récits grâce à l’IA générative, tout en respectant et en protégeant les créateurs et leurs œuvres », déclare Bob Iger, PDG de Disney, dans le communiqué d’annonce.
De son côté, Sam Altman, PDG d’OpenAI, se félicite d’un accord qui « montre comment les entreprises spécialisées en IA et les leaders créatifs peuvent collaborer de manière responsable pour promouvoir une innovation bénéfique à la société, respecter l’importance de la créativité et aider les œuvres à atteindre de nouveaux publics ».