Le comédien français délaisse toute chronologie pour composer un autoportrait en fragments, où se mêlent souvenirs de famille, instants de scène et réminiscences de différentes périodes de sa vie.
À 80 ans, Pierre Arditi a dévoilé le 13 novembre un ouvrage publié au Cherche-Midi, intitulé Le souvenir de presque tout. Figure du théâtre et du cinéma français, double lauréat des César et voix emblématique de doublage, il sera l’invité de La grande librairie d’Augustin Trapenard ce 10 décembre pour présenter ce texte qu’il décrit comme une « promenade au pays de ce que je suis, de ce que j’étais » (chez Sud Radio).
Un livre construit en éclats
Arditi refuse l’autobiographie traditionnelle. Il assemble des fragments, des souvenirs surgis « de la nuit et des insomnies », selon ses mots à Totem. Sans sens chronologique, il avance par impressions, entre son enfance, des amitiés, la perte des êtres chers, des moments de scène.
« Ce sont des choses très, très personnelles que je m’écris à moi-même », confie-t-il sur Sud Radio. L’acteur évoque aussi une ancienne addiction au jeu : « Si je n’avais pas arrêté, on ne se parlerait plus, c’était une balle dans la tête, déclare-t-il sur RTL. Le jeu, ça amène une chose horrible, ça débouche sur le mensonge, et le mensonge par rapport à soi-même, donc c’est la mort évidemment. »
Regard sur le temps
Le livre dévoile son rapport à ses parents, dont la présence continue de l’accompagner. Sur RTL, il confessait que le temps qui passe, les disparitions successives et ce qui demeure « sont au cœur du livre ». Le regard qu’il porte aujourd’hui sur ses enfants s’inscrit dans cette méditation sur l’âge et la transmission. Arditi évoque évidemment le trac, les répétitions, la scène. Il dit aussi ce mélange d’élan et de doute qui a toujours guidé son métier.
Depuis ses débuts au Théâtre du Cothurne dans les années 1960, l’acteur a navigué entre comédie, drame, cinéma d’auteur et télévision. Sa collaboration avec Alain Resnais a façonné certains de ses rôles les plus marquants. Elle lui a apporté notamment un César du meilleur second rôle en 1987, puis un César du meilleur acteur en 1994. Sa voix est devenue un repère familier du doublage français (voix française de Christopher Reeve dans les trois premiers films Superman, ou encore celle de Robert De Niro dans Killers of the Flower Moon). Cette polyvalence irrigue son livre.
