La fête est-elle déjà finie pour le concepteur de ChatGPT ? En tout cas, OpenAI est gentiment invitée par Google à descendre de son petit nuage.
Finalement, Goliath finit donc par surpasser David. Lancé il y a trois ans par une jeune startup dont personne n’avait encore entendu parler, ChatGPT est rapidement devenu le synonyme même d’intelligence artificielle. Mais, depuis, le géant du Web Google s’est affairé pour rattraper son retard, et la version 3.0 de Gemini, qui vient juste de paraître, semble dépasser toutes les attentes. Au point d’inquiéter OpenAI, dont le PDG, Sam Altman, viendrait de sonner « l’alerte rouge », révèle un mémo interne de l’entreprise.
Google montre les crocs, OpenAI panique
Dans un message interne adressé aux salarié·es de l’entreprise américaine, Sam Altman tire donc la sonnette d’alarme. Plusieurs médias américains ont obtenu une copie du mail et se font le relais du vent de panique qui semble souffler sur la jeune pousse de la Silicon Valley. Concrètement, le patron de l’entreprise la plus en vue de l’IA invite ses équipes à recentrer leurs efforts sur le produit qui les a fait connaître : ChatGPT.
Ces dernières semaines, dans une tentative de faire oublier la déception ChatGPT-5, OpenAI s’est en effet lancé dans une grande entreprise de diversification. Les produits annexes se multiplient, comme un assistant shopping ou une version destinée aux professeurs, mais font de fait perdre de vue l’outil le plus central de la proposition technique d’OpenAI : son chatbot. Bien que très populaire aux États-Unis, le moteur de génération d’images Sora 2 (et le réseau social qui lui est associé) sont aussi accusés de brûler du cash à vitesse grand V, du fait de sa demande énergétique colossale et de son absence de modèle économique viable.
« Notre priorité aujourd’hui est d’augmenter les capacités de ChatGPT, de continuer à croître et à élargir l’accès [au chatbot] dans le monde, encourage Sam Altman dans sa note, tout en le rendant plus intuitif et personnalisé. »
Ça chauffe pour OpenAI
Depuis quelques semaines, tout le monde ne parle plus que de Google et de ses avancées dans le domaine de l’IA. Déjà porté aux nues grâce à son modèle de génération et de modifications d’images fun et intuitif, Nano Banana, le géant du Web impressionne avec Gemini 3.0 Pro, qui a fait se détourner nombre d’amateurs de l’intelligence artificielle de leur fidèle ChatGPT. Autant d’éléments qui font s’agiter Sam Altman, qui parle encore dans sa note de « contexte chahuté », qui entraînerait possiblement l’entreprise dans « un environnement économique défavorable ».
Et c’est un euphémisme. Google est une entreprise tentaculaire, aux services variés et aux modèles économiques solides. En 2024, Alphabet (la maison mère de Google) dégageait un bénéfice de plus de 350 milliards de dollars. OpenAI n’en signait que 3,7 milliards. Par ailleurs, l’entreprise est très claire auprès de ses investisseurs : elle n’a aucun plan pour être rentable avant, au moins, 2029. Des déclarations qui, dans un contexte de crainte de l’éclatement de la bulle IA, ne sonnent pas vraiment comme un argument rassurant pour l’avenir du nouveau chouchou de la Silicon Valley.