Déjà disponible en bêta depuis plusieurs mois, ce nouveau navigateur veut vous faire lâcher Firefox et Chrome avec une approche originale.
En développement depuis six ans, et pour l’heure uniquement disponible sur Mac, Orion sera prochainement lancé sur les ordinateurs Windows et Linux. Une version mobile est également disponible au téléchargement sur iPhone. L’originalité d’Orion ? Il ne tourne ni sur le moteur Chromium (Chrome, Edge, Vivaldi…), ni sur Gecko (Firefox), mais sur WebKit, jusqu’ici réservé au Safari d’Apple.
Qu’est-ce qu’Orion ?
À l’heure où tous les navigateurs web (sauf Vivaldi, justement) intègrent au chausse-pied des fonctionnalités d’intelligence artificielle que la plupart des internautes n’appellent pas de leurs vœux, Kagi, l’éditeur d’Orion, a une approche prudente et pragmatique de la chose. Aucun outil d’IA n’est intégré dans la version 1.0 qui vient juste de paraître. Si l’entreprise ne s’interdit pas de s’y mettre à l’avenir, elle se dit « opposée à l’intégration précipitée d’agents non sécurisés et toujours actifs dans le cœur du navigateur ». Rassurant.
Et le cœur du navigateur, justement, est étonnant. Bâti comme nous l’avons dit sur WebKit, Orion offre un fonctionnement un peu différent de celui de ses concurrents. La crainte évidente lorsque l’on évoque le moteur du navigateur d’Apple, ce sont les extensions – bien moins nombreuses que sur les navigateurs Chromium, justement.
C’est là tout le génie d’Orion : bien qu’adoptant un code très proche de Safari, les développeurs sont parvenus à développer une couche de compatibilité avec toutes les extensions fonctionnant sur Chrome et sur Firefox. Le meilleur des deux mondes, en somme.

Un navigateur qui mise sur la vie privée
Comme nombre de navigateurs du marché, Orion dit œuvrer pour protéger les données personnelles de ses utilisateurs et utilisatrices. Aucune donnée télémétrique n’est collectée par l’éditeur, il n’intègre aucun traqueur ni publicité et offre même un bloqueur de publicités activé par défaut. Le navigateur n’étant toutefois pas en open source, on ne peut que prendre les promesses de l’éditeur pour argent comptant, faute de pouvoir regarder sous le capot.
Orion est développé par Kagi, une entreprise dont vous avez peut-être déjà entendu parler dans vos recherches pour un moteur de recherche alternatif. Face à la détérioration des résultats Google, en partie due à l’intelligence artificielle, d’ailleurs, Kagi s’est fait une place auprès de celles et ceux qui attendent simplement d’un moteur de recherche… qu’il leur fournisse des résultats pertinents.
Mais, c’est là où le bât blesse, Kagi ne propose que 100 requêtes gratuites. Après quoi, il faut accepter de payer un abonnement mensuel de 10 €. Oui, pour un moteur de recherche.
Heureusement, Orion est un navigateur totalement gratuit qui, bien qu’il soit fourni avec Kagi par défaut, peut être paramétré pour effectuer ses recherches sur n’importe quel autre moteur de recherche. Un abonnement Orion+ est proposé, mais il n’offre aucune fonctionnalité particulière. Il permet simplement de soutenir le développement de ce projet afin qu’il puisse garder la tête hors de l’eau dans cet océan de géants.