Déjà vendu à 20 000 exemplaires, Le jour où Rose a disparu s’installe comme l’un des succès de la fin d’année. Avec ce roman consacré aux violences faites aux femmes, Julien Sandrel signe son meilleur démarrage depuis La chambre des merveilles.
Le 25 novembre, la Journée internationale contre les violences faites aux femmes fera écho à l’actualité littéraire avec la parution du nouveau roman de Julien Sandrel, Le jour où Rose a disparu (éditions Harper Collins). Déjà écoulé à 20 000 exemplaires depuis sa sortie le 1er octobre, le livre s’impose comme l’un des succès de la rentrée. C’est le deuxième meilleur lancement de l’auteur après La chambre des merveilles – traduit en 27 langues et adapté au théâtre comme au cinéma – qui marque cette fois un virage vers un sujet profondément social.
Une vérité enfouie
À Toulon, Aïda rejoint la Maison des femmes, un lieu de soins et de reconstruction pour celles qui tentent de se relever de violences. Elle s’attache au lieu, à son équipe, à ses patientes, mais reste sur ses gardes face au jardinier bénévole, dont les silences l’inquiètent.
À Bruxelles, Rose se réveille à l’hôpital sans aucun souvenir de sa vie passée. Son seul indice : un prénom et un numéro de téléphone griffonnés sur sa hanche. Les deux femmes ne se connaissent pas, ne se sont jamais croisées, mais leurs trajectoires finiront par converger…
Un livre #MeToo
La puissance du livre tient dans sa manière d’aborder les violences sans détour ni sensationnalisme. « Ça faisait un moment que j’avais envie de parler de ce thème, parce que je pense qu’on est tous concernés, confie Julien Sandrel à Var Information. Les chiffres donnent le vertige : 300 000 femmes sont victimes chaque année de violences intrafamiliales. »
Le romancier raconte avoir mené une quarantaine d’entretiens avec des victimes et des soignants pour cerner les mécanismes de la destruction et ceux de la reconstruction. L’influence du mouvement #MeToo n’est jamais citée mais affleure, comme une toile de fond.
Le suspense au service de l’empathie
Malgré la gravité du sujet, Le jour où Rose a disparu s’impose comme un page-turner. Les premiers lecteurs parlent de « thriller lumineux », porté par un retournement majeur qui rebat les cartes du récit.
Sandrel assume cette mécanique narrative comme une manière de créer de l’empathie plutôt que de la sidération : « Le roman est le seul moyen d’avoir accès à l’intériorité de quelqu’un d’autre. Il n’y a rien de mieux pour développer l’empathie », explique-t-il.