Un réalisme si précis qu’on pourrait croire à une romance vécue hors caméra. Nouvelle entrée au catalogue d’Arte, la série Los años nuevos suit l’histoire d’un couple avec une justesse émotionnelle rare.
Les plus belles histoires d’amour ne seraient-elles pas les plus simples ? Los años nuevos semble répondre par l’affirmative. Encensée par la critique, la nouvelle série d’Arte joue la carte du réalisme pour raconter l’histoire d’un couple. En dix soirs de Nouvel An, de 2015 à 2025, elle explore l’intimité de cette relation sentimentale au fil du temps.
Les origines de la série
Bien que le réalisme pourrait conduire à imaginer une base autobiographique, la série relève en réalité bien de la fiction. Rodrigo Sorogoyen, son réalisateur – plusieurs fois récompensé aux Goyas et détenteur du César du meilleur film étranger en 2022 pour As Bestas – a confié à France Info l’origine de son idée : « J’étais dans un réveillon avec ma compagne. Et on a commencé à inventer une histoire d’amour pour réaliser un film ou une série. »
Alors, au début de leur relation, chacun raconte à l’autre dix de ses anciens réveillons : « Elle m’a donc raconté tous ses réveillons, je lui ai raconté [les miens]. » Ce jeu a servi d’ossature au projet, sans pour autant que la série adapte la vraie vie du couple.
L’ordinaire amoureux
Plutôt qu’un récit romanesque, la série choisit d’observer l’amour là où il se vit vraiment : dans la répétition quotidienne, les silences, les habitudes, les maladresses et la sensualité. Le réalisateur assume cette transparence : « On a essayé de ne rien cacher […] on voit comment ils dorment, comment ils mangent, on doit voir comment ils font l’amour parce que le sexe peut être l’expression la plus grande de l’amour », explique-t-il.
Chaque épisode se déroule en plan-séquence, c’est-à-dire sans image coupée. Ce choix technique recrée la continuité du temps et immerge le spectateur dans la relation d’Ana et Oscar, les deux protagonistes. Ce procédé avait déjà suscité des éloges en début d’année avec Adolescence sur Netflix, également saluée pour son authenticité – dans un registre très différent.
Une filiation singulière
La presse établit des rapprochements avec Scènes de la vie conjugale d’Ingmar Bergman, sorti en 1973, qui auscultait un mariage en perdition, ou encore avec Normal People, adaptation du roman de Sally Rooney, chronique d’un amour adolescent raconté sans fard.
