La plateforme dévoile ce 13 novembre une nouvelle série japonaise en six épisodes. Entre action et survival game, cette fiction s’ancre dans un contexte historique réel : la chute du shogunat et la disparition de la caste des samouraïs.
Sabre, honneur et sacrifice : s’il fallait résumer la nouvelle série Netflix en trois mots, on pourrait aisément identifier ceux-ci. Le 13 novembre, la plateforme dévoile Last Samurai Standing, production en six épisodes adaptée de l’œuvre Ikusagami de Shōgo Imamura. Derrière ce récit fictif aux accents de survival game, l’intrigue explore les origines de l’un des moments les plus décisifs de l’histoire du Japon : la fin de l’ère des samouraïs, dans les années 1870.
La guerre de Boshin
La série débute à la fin de la guerre de Boshin (entre 1868 et 1869), le conflit qui entraina la chute du shogunat et le début de l’ère Meiji. Depuis le XVIIe siècle, le Japon vivait sous un régime féodal dirigé par le shogun, chef militaire, tandis que l’empereur demeurait une figure symbolique. Cet équilibre se fragilisa quand un commodore américain, nommé Matthew Perry, accosta en 1853 et poussa le pays à s’ouvrir au commerce international après deux siècles d’isolement.

Cette intrusion bouleversa l’ordre établi et divisa la société. Certains prônaient la modernisation ; d’autres restaient attachés aux valeurs traditionnelles. Face à un shogunat affaibli, plusieurs seigneurs s’unirent pour restaurer le pouvoir impérial. En janvier 1868, la bataille de Toba-Fushimi marqua le début de la guerre civile. Elle se conclut en 1871 par la victoire des forces impériales et la capitulation de Tokugawa Yoshinobu, le shogun.
De la féodalité à la modernité
La guerre de Boshin opposa les samouraïs, gardiens de l’ancien système hiérarchique, aux réformateurs, partisans d’un État moderne. Sur le champ de bataille, deux visions du Japon s’affrontèrent : celui des sabres et celui des fusils et canons venus d’Europe. Défaits, les partisans du shogunat tentèrent une ultime résistance en fondant la République d’Ezo sur l’île d’Hokkaidō, mais leur défaite à Hakodate en 1869 scella définitivement leur fin.

La conséquence de ce conflit fut une transformation profonde du Japon. Les fiefs féodaux furent supprimés en 1871, remplacés par des préfectures administrées par des gouverneurs ; l’armée devint nationale, la conscription obligatoire ; et les samouraïs, piliers de la société pendant des siècles, perdirent leurs privilèges.
En même temps, le pays fut frappé par une violente épidémie de choléra, importée par les nouveaux échanges maritimes. Entre 1877 et 1879, plus de 150 000 cas furent recensés et près de 90 000 personnes périrent.
Last Samurai Standing est-elle une histoire vraie ?
Globalement, Last Samurai Standing retranscrit plutôt fidèlement le contexte historique politique et sanitaire de l’époque. Toutefois, l’ensemble de son intrigue demeure imaginaire. Elle adapte le roman (et manga) Ikusagami de Shōgo Imamura, qui conte un jeu de survie se déroulant en 1878, où 292 anciens samouraïs s’affrontent pour une somme colossale.

Or, aucun fait historique ne correspond à un tel événement. Ce duel, proche d’un Battle Royale à l’ère Meiji, n’a jamais existé. Mais le décor reste évocateur : à la fin des années 1870, le Japon vit encore le deuil de son ancienne élite militaire. Les réformes impériales, la centralisation du pouvoir et la création d’une armée moderne ont laissé nombre d’anciens guerriers sans statut ni fonction.