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Benjamin Biolay entre Paris et Bueno Aires avec son Disque bleu

16 octobre 2025
Par Sarah Dupont
"Le Disque Bleu", le 17 octobre.
"Le Disque Bleu", le 17 octobre. ©Benjamin Biolay

À 52 ans, le chanteur français livre son 11e album studio, intitulé Le disque bleu. Une odyssée mélancolique à la croisée de la chanson française et de la musique latino-américaine, une promesse de voyage selon la presse.

Il a souvent chanté la fuite, les adieux et les retours à soi. Avec Le disque bleu, Benjamin Biolay prend à nouveau le large. Trois ans après Saint-Clair et cinq ans après Grand Prix, il dévoile un double album enregistré entre Paris, Sète, Bruxelles, Buenos Aires et Rio.

Un projet où les cordes croisent la bossa-nova et où la chanson française s’accorde au tempo du monde. « C’est un vrai diptyque qui, contrairement aux deux disques précédents, a été écrit et composé hors d’une tournée, confie-t-il aux Inrockuptibles. Cette fois, je suis reparti de zéro, à partir d’une feuille totalement blanche. »

Le jour et la nuit

L’album se déploie en deux volets : Résidents et Visiteurs. « C’était le principe d’avoir un négatif de l’autre face : le jour et la nuit, l’été et l’hiver, Paris et Buenos Aires », explique Biolay dans le magazine. De cette dualité naît un disque miroir, oscillant entre introspection et dérive. « Mon idée, c’était d’embarquer Melody Nelson au Brésil », glisse-t-il en référence à Gainsbourg. Un hommage libre et explicite : « Pendant longtemps, je me suis dit que j’allais me faire éclater. Aujourd’hui, je n’en ai plus rien à foutre. »

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Les critiques saluent la générosité du projet. Les Inrocks évoque un « superbe voyage entre la France et l’Amérique du Sud », L’Humanité un double album « nourri et inspirant, entre chanson et bossa-nova » et Ouest-France salue le côté « folk, rock, bossa… avec cordes et cuivres », en soulignant « un nouveau virage de l’artiste ».

Un disque ample et habité

Si la presse met en avant sa richesse, certains notent l’abondance du projet. « Pas moins de vingt-quatre chansons », précise France Culture, qui « interpelle[nt] Dieu, la Vierge Marie et s’interroge[nt] sur le sens du divin », complète Paris Match, confirmant la dimension spirituelle de l’album.

Biolay, lui, s’amuse de ces lectures croisées. « Quand je fais mes chansons, je reste un mauvais garçon, confiait-il à la radio. Les mots sont des prétextes pour faire des chansons. » Il dit avoir voulu « un disque paisible », composé dans un moment de calme : « Je suis quelqu’un de très contemplatif. La nature, les saisons, ce sont des choses qui me plaisent. »

Entre ciel et mer

Sous la surface apaisée, le bleu du titre prend mille nuances. « Ce bleu, c’est un truc proche de la couleur du ciel ou de la mer ou des peintures urbaines d’Amérique latine, raconte-t-il. Parfois, dans des quartiers très défavorisés, le street art rend la vie un peu plus heureuse. »

Dans Le disque bleu, Biolay poursuit ce qu’il a toujours cherché : la correspondance entre le quotidien et l’immensité. Deux opus où il met en miroir deux façons d’habiter le monde : l’une intime, l’autre en mouvement. Un équilibre fragile, mais sincère, à l’image d’un artiste qui, après 20 ans de carrière, continue de chercher « le jour et la nuit ».

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