Connu pour son implication dans le Saturday Night Live, Tim Robinson revêt ici le costume d’un patron qui bascule dans la paranoïa. Satire du monde du travail aussi absurde que grinçante, la série de HBO Max interroge avec finesse notre rapport à l’entreprise.
William Ronald Trosper est-il la victime d’un complot d’envergure ? Si vous en doutez, lui en est persuadé. Diffusée depuis le 13 octobre sur HBO Max, The Chair Company s’aventure sur le terrain glissant de la vie de bureau. Après The Office et Severance, la plateforme s’attaque à ce sujet complexe avec une ironie mordante. En huit épisodes de 30 minutes, la série créée par Tim Robinson (Saturday Night Live) et Zach Kanin (Detroiters) explore les névroses d’un employé modèle dont le quotidien bien rangé se fissure à la suite d’un incident aussi trivial que spectaculaire.
Quelle est l’histoire de The Chair Company ?
Le quarantenaire incarné par Tim Robinson a tout pour être heureux : une femme qui l’aime, Barb (Lake Bell), deux adolescents, Natalie et Seth (Sophia Lillis et Will Price), et un poste confortable dans une grande entreprise. Une vie tranquille et équilibrée, qui bascule le jour où Ron tombe (littéralement) de sa chaise durant une présentation.

Une vis lâche, le dossier se renverse, et le voilà projeté en arrière devant une large assemblée. La chute est sans gravité physique, mais l’humiliation, elle, est profonde. L’amour-propre prend le dessus. Et rien ne sera jamais plus pareil.
Ron n’a plus qu’une idée en tête : obtenir réparation. Il développe une réelle obsession pour le fabricant de chaises et cherche, par tous les moyens, à entrer en contact avec leur service client afin d’obtenir des excuses et la vérité sur ce qu’il s’est passé. Il en est convaincu : il est la cible d’une conspiration de grande envergure. Les signes sont partout.

Comme le souligne Télérama, qui accorde à la série la mention Bien (soit deux T), « le moteur de cette [production] comique grinçante (tendance Severance sans la dystopie), c’est l’autosabotage ». L’absurdité et le non-sens se mêlent ici à une enquête aux enjeux inattendus, qui offrent aux spectateurs un cocktail détonnant.
Un duo rodé à l’absurde
Mais ce qui captive par-dessus tout, c’est la performance de son acteur principal – et le critique de Télérama est particulièrement élogieux à ce sujet : « La raison pour laquelle on s’accroche à cette histoire, en sus d’une plaisante étrangeté générale (chaque nouveau protagoniste est plus inquiétant que le précédent) et d’un plaisir malsain à voir cet homme prendre des coups, c’est Tim Robinson […] qui excelle dans un jeu hyperexpressif et crispant, [et] force une empathie saugrenue. [Il] est une sorte de géante grimace hurlante et surexcitée et, à ce jeu-là, dépasse même son ancien collègue du SNL, Andy Samberg, valeureux clown burlesque en milieu professionnel de Brooklyn Nine-Nine. »

Pilotée par une équipe de production solide, menée par Adam McKay (The Big Short, Don’t Look Up) et Todd Schulman (The Dictator, The Lovebirds) pour HyperObject Industries, ainsi que par les réalisateurs Andrew DeYoung (Friendship) et Aaron Schimberg (A Different Man), The Chair Company marque surtout le retour de Tim Robinson et Zach Kanin sur le petit écran. Depuis leurs débuts dans la célèbre émission américaine Saturday Night Live, le duo a collaboré à plusieurs reprises, notamment sur Detroiters et I Think You Should Leave with Tim Robinson, qui ont été saluées par la critique. Ce nouveau projet rencontrera-t-il le même succès ? Son sort est désormais entre les mains du public.