L’auteur emblématique de polars fait face à une accusation de plagiat par Isabelle Lafortune, une autrice québécoise.
L’actualité de Franck Thilliez ne concerne pas, pour cette fois, qu’une sortie en librairie. Alors que le maître du polar à la française s’apprête à dévoiler son nouveau livre, Le roman maudit, l’auteur fait l’objet d’une accusation de plagiat au Canada, autour de Norferville (Fleuve Éditions), paru en 2024.
Une autrice québécoise, Isabelle Lafortune, estime en effet que le roman Norferville contient beaucoup de « similitudes troublantes » avec son propre roman, Terminal Grand Nord, publié en 2019. Le quotidien canadien La Presse relate ainsi l’information et précise que l’affaire serait en cours d’examen judiciaire, comme le prévoit la loi au Québec.
Franck Thilliez accusé de plagiat : Que reproche une autrice québécoise au roi du polar qui dément https://t.co/qeBMSdrX49
— Le Parisien (@le_Parisien) September 24, 2025
Que reproche Isabelle Lafortune à Franck Thilliez ?
Tout aurait commencé lorsqu’Isabelle Lafortune a pris connaissance du projet d’adaptation en série du livre Norferville de Franck Thilliez, coproduit par la France et le Canada. L’autrice de Terminal Grand Nord a ainsi intenté une action en justice pour plagiat, demandant 800 000 € à l’auteur français pour les bénéfices du livre et de la série à venir. Toujours dans La Presse, elle explique avoir rencontré Franck Thilliez en novembre 2024 au Salon du livre de Montréal et avoir échangé avec lui sur son roman.
Ce dernier lui aurait confié avoir lu et adoré Terminal Grand Nord et s’en être servi comme l’une de ses sources d’inspiration pour son propre roman, les deux histoires s’intéressant aux disparitions de femmes autochtones au Canada. Isabelle Lafortune accuse désormais Franck Thilliez d’avoir utilisé la même idée et reproche à l’écrivain des « des paraphrases, des enjeux, des personnages, des nœuds dramatiques » semblables à ceux de son ouvrage.
Franck Thilliez réfute catégoriquement et « fermement » ces accusations, s’estime « blessé » par cette affaire et est prêt à faire valoir ses droits, ne pouvant accepter que « [sa] réputation et [son] intégrité soient ainsi mises en cause », comme il le confie à La voix du Nord. Du côté de Fleuve Éditions, le discours est le même. La maison d’édition rappelle que l’auteur français s’est emparé d’un « fait historique parfaitement connu » et que les deux livres « n’ont en commun ni la trame narrative, ni l’intrigue, ni l’atmosphère ». Franck Thilliez a lu Terminal Grand Nord, comme il a lu et vu des dizaines d’autres œuvres pour comprendre la portée de son sujet, faisant un travail de recherches poussé pour chacun de ses romans.
Actuellement, ni Franck Thilliez ni la maison d’édition n’ont reçu d’assignation. Le Parisien a contacté Isabelle Lafortune et ses représentants pour savoir pourquoi l’autrice a attendu de connaître le projet d‘adaptation de Norferville en série pour se manifester – soit 18 mois après la sortie du livre –, sans obtenir de réponse. Affaire à suivre.