Hier, lors du Snapdragon Summit 2025 organisé par le géant Qualcomm, Google a dévoilé sa feuille de route concernant la version PC de son système d’exploitation mobile.
Une véritable arlésienne, qui fera suite à de nombreuses tentatives relativement infructueuses d’imposer Android sur ordinateur. Seulement, à quelques jours de l’arrêt du support de Windows 10, Google pourrait avoir un coup à jouer, s’il ne tarde pas trop à déployer une solution viable pour les consommateurs. Voici ce que l’on sait déjà du futur OS.
Créer un pont entre ChromeOS et Android
L’idée, explique le responsable du hardware Google Rick Osterloh au Snapdragon Summit, est de concevoir une base commune entre l’existant ChromeOS (le système qui anime les Chromebook) et Android, aujourd’hui installé sur 74 % des smartphones dans le monde. On irait donc beaucoup plus loin qu’un « simple » mode Bureau, comme en propose justement Android 16. On peut imaginer que Google cherche en réalité à s’inspirer de la grande interactivité qui existe entre les appareils d’Apple, en permettant aux utilisateurs et utilisatrices de commencer des tâches sur leur ordinateur, de les reprendre sur smartphone, et d’envoyer des fichiers à tout va sans aucune forme de barrière imposée par deux systèmes qui communiquent mal (typiquement Windows et Android).
« Nous voulons une expérience cohérente sur tous les écrans », ajoute Rick Osterloh, avant que Sameer Samat, le responsable d’Android chez Google, vienne préciser le plan de l’entreprise. L’homme explique que ses ingénieurs sont en train de refondre toute la base technique de ChromeOS sur Android. Une réécriture profonde du code, qui permettra, à terme, de proposer une expérience commune et, comme l’appelle le ponte de Google de ses vœux, plus cohérente entre les ordinateurs et les smartphones.
D’après les déclarations des deux hommes, il faut s’attendre à découvrir un premier jet de ce travail titanesque dès 2026. Sous la forme d’une bêta ou d’un lancement de grande ampleur ? On ignore encore les modalités.
L’IA en ligne de mire
C’est de Google que l’on parle ici. Forcément, l’intelligence artificielle n’a pas tardé à s’inviter dans l’allocution. Gemini, l’IA de la marque, sera intégrée à la racine même de ce nouveau système d’exploitation, et pourra aider les utilisateurs et utilisatrices à mener des tâches complexes d’un simple prompt ou commande vocale. De fait, il faudra aussi que Google se montre rassurant sur l’utilisation des données personnelles. Choses pour lesquelles l’entreprise américaine à une certaine gourmandise.
Pour donner du corps à ses ambitions, Google pourra en tout cas compter sur le soutien de Qualcomm, l’hôte de l’événement qui se tient annuellement à Hawaii. Ce nouveau système d’exploitation tirera parti des nouvelles puces Snapdragon X Elite justement présentées hier, et dont on dit qu’elles peuvent rivaliser avec les puces Apple Silicon M de son grand concurrent.
Le marché est-il prêt à accueillir un quatrième acteur, entre un Windows largement majoritaire (70 %), un macOS en constant progrès (12 %) et un Linux qui séduit de plus en plus de lassés des systèmes propriétaires (4 %) ? ChromeOS, en tout cas, n’attire pour l’heure que 1,36 % des parts du marché, d’après Stat Counter.