Diffusée sur France 2, la mini-série Surface adapte le roman d’Olivier Norek (2019). L’enquête de Noémie Chastain y révèle la disparition d’enfants et des secrets enfouis dans un village englouti. Mais si le livre désigne clairement un coupable, la série choisit de laisser son final ouvert.
Sous la plume d’Olivier Norek, Surface s’était imposé en 2019 avec le Prix maison de la presse. Six ans plus tard, son histoire est adaptée en une mini-série de six épisodes diffusée sur france.tv et sur France 2 chaque lundi soir, jusqu’au 15 septembre. Laura Smet, Tomer Sisley et Théo Costa-Marini nous plongent dans un récit âpre, traversé de silences.
Attention, cet article révèle des informations de l’intrigue.
Au fond des eaux
L’histoire suit Noémie Chastain, capitaine de police parisienne, en convalescence après une intervention qui l’a laissée défigurée. Reléguée dans un commissariat d’Occitanie, elle se heurte à un passé que l’on croyait englouti. D’un lac artificiel surgit un fût contenant les ossements de Cyril, disparu deux décennies plus tôt. L’ancien village submergé devient le décor d’une enquête où chaque pierre retournée ravive les disparitions d’autres enfants.
Au fil des épisodes, l’affaire prend de l’ampleur. Les fouilles menées avec Hugo Massey, plongeur de la brigade fluviale, mettent au jour d’autres traces : vestiges de tombes déplacées, archives effacées, secrets enfouis… Aux côtés du policier Romain Valant, Noémie recompose une histoire où les notables locaux pèsent de tout leur poids et où les disparitions semblent moins accidentelles que préméditées. La découverte d’un corps de femme dans une tombe qui ne lui appartenait pas achève de faire voler en éclats la version officielle des événements.
Un final sous tension
Dans le dernier épisode, Elsa, l’enfant que l’on croyait morte depuis 20 ans, réapparaît. Son témoignage, livré à Romain, fissure l’image des figures les plus respectées du village, à commencer par Jacques Dorin.
Pourtant, la série s’arrête avant de désigner un coupable. Le mystère reste entier, Cyril et Alex n’obtiennent pas justice et le spectateur est laissé face à un enchevêtrement de soupçons. Dans ce climat suspendu, un geste fait sens : Noémie, terrifiée par l’eau depuis l’enfance, accepte enfin de plonger avec Hugo.
Ce que dit le roman
La fin du livre se montre plus explicite. Olivier Norek y révèle que le meurtrier n’est autre qu’un notable du village. C’est lui qui avait attiré Cyril et Alex, les avait séquestrés puis éliminés, avant de cacher leurs corps dans des fûts. Plus glaçant encore que l’identité du criminel : l’omerta de la communauté. Beaucoup savaient ou soupçonnaient la vérité, sans jamais oser la dire, préférant préserver l’image du village.
L’adaptation télévisuelle choisit quant à elle l’ambiguïté. Plutôt que d’offrir une révélation finale, elle multiplie les pistes : le retour d’Elsa, la tombe profanée, les soupçons diffus sur les familles influentes. Le résultat est un puzzle volontairement incomplet, qui souligne la responsabilité collective plutôt que le geste d’un seul homme.
