France 2 rediffuse ce jeudi 14 août Le canard à l’orange, une pièce mise en scène et interprétée par Nicolas Briançon. Comédie où se mêlent quiproquos et joutes conjugales, elle séduit globalement la critique.
Écrite en 1967 par William Douglas-Home sous le titre The Secretary Bird, cette comédie de boulevard so british a trouvé en Marc-Gilbert Sauvajon un adaptateur français habile, capable de transposer l’humour aristocratique et les piques élégantes dans la langue de Molière.
Après ses premiers pas sur les planches françaises dans les années 1970, la pièce de théâtre a connu de multiples succès, portée par des figures telles que Jean Poiret ou Michel Roux. Nicolas Briançon en signe, en 2018, une version rajeunie, créée au Festival d’Anjou avant de triompher à la Michodière. France 2 en diffuse la captation enregistrée au Théâtre de Paris, déjà programmée en 2023.
Adultères, quiproquos et canard invisible
Hugh Preston, animateur vedette à la BBC et mari volage, découvre que sa femme Liz a un amant avec qui elle projette de partir. Plutôt que de s’effondrer, il orchestre un week-end piégé : inviter l’amant et sa propre secrétaire pour se faire prendre en flagrant délit, tout en jouant les grands seigneurs.
Autour d’un canard à l’orange promis, mais jamais servi, se déroule une partie d’échecs conjugale où Anne Charrier incarne Liz et François Vincentelli le rival benêt, Alice Dufour est une secrétaire plus ambitieuse que cynique, Sophie Artur, une gouvernante, et Briançon incarne un Hugh cabotin et manipulateur.
Un tempo mené tambour battant
Depuis ses débuts sur les planches, l’adaptation signée Nicolas Briançon séduit par sa vivacité et son rythme. Pour Artistik Rezo, Briançon « déploie un dynamisme à plein régime » et entraîne une troupe « au taquet » dans « un tourbillon » de charme et de cocasserie. Télépro souligne la « nouvelle jeunesse » offerte à ce vaudeville grâce à cinq comédiens « survoltés », rappelant ses sept nominations aux Molières 2019 et la récompense de Vincentelli en meilleur second rôle.
Mais l’enthousiasme n’est pas unanime. Télérama relève que, si Briançon défend avec énergie la partition de Douglas-Home, il n’atteint pas « la rare et piquante subtilité » de Jean Poiret, qui a durablement marqué le rôle. La mise en scène conserve un charme rétro, mais reflète aussi une époque où la suffisance masculine pouvait passer pour de l’élégance.
Les répliques, héritées de Sauvajon et peaufinées par Briançon, restent toutefois l’ADN de la pièce. Télé-Loisirs rappelle ces saillies devenues cultes : « Ce doit être très humiliant pour une femme d’être mariée à un cocu » ou encore « Reprenez des glaçons ; il faut en profiter, c’est la saison ». Pour Au Balcon, l’écriture reste « décalée, rythmée, bien écrite », offrant un « plaisir d’écouter et de rire » grâce à deux personnages « exceptionnels ».
