La plateforme de streaming dévoile ce 13 août Une voix derrière les murs, un documentaire musical de Contessa Gayles consacré à James JJ’88 Jacobs, un musicien emprisonné depuis ses 15 ans.
À première vue, c’est l’histoire d’un homme condamné à perpétuité. En réalité, c’est bien plus qu’un simple récit carcéral. Ce 13 août, Netflix ajoute à son catalogue le film Une voix derrière les murs (Songs From the Hole en version originale). Pendant plus de 90 minutes, la réalisatrice Contessa Gayles y capte James « JJ’88 » Jacobs, musicien incarcéré à l’âge de 15 ans. De l’isolement où il compose ses morceaux naît ce film musical, qui prend les allures d’odyssée derrière les barreaux.
L’art comme fil de survie
Pas de voix off omnisciente : ce sont les mots et la musique de JJ’88 qui guident les téléspectateurs. Pensé comme un album visuel, le documentaire tisse ses chansons originales avec un journal intime lyrique et une mosaïque d’images – animations, reconstitutions de souvenirs, visions. « [Cette] approche […] semblait être la seule véritable façon de rendre justice à la musique déchirante de JJ’88, ainsi qu’à son histoire et à celle de sa famille », explique Gayles à Tudum.
Au-delà de sa condamnation, le projet raconte l’histoire de cet homme : trois jours après avoir commis un homicide, JJ’88 perd son frère, tué par balle. Des années plus tard, il croise en prison l’homme responsable de sa mort. Cette confrontation devient la matrice d’un récit sur la résilience et la transformation. « J’ai composé cette musique au trou pour traiter et guérir le traumatisme que j’ai vécu et causé », confie-t-il.
Une création au-delà des murs
Le film débute par un autre tournage : celui de The Feminist on Cellblock Y. JJ’88 y participait à un programme mené par le producteur Richie Reseda. De cette rencontre naît une collaboration qui se poursuivra pendant cinq ans. Ensemble, ils écrivent, composent et imaginent une œuvre qui défie les contraintes physiques de la prison.
Pour modeler l’univers visuel, Gayles s’est inspirée de figures comme Kendrick Lamar, Carrie Mae Weems ou Kahlil Joseph. La première mondiale, au Festival du film South by Southwest 2024, lui a valu le prix du public dans la catégorie Visions. Suivent le prix du jury au BlackStar Film Festival, une nomination aux IDA Awards et le prix Cinema Eye Honors Heterodox 2025. Le documentaire sera accompagné d’un EP de 13 titres, enregistrés en prison par JJ’88 et retravaillés par Richie Reseda et son équipe.
