Au lendemain de l’annonce de résultats financiers en dessous des attentes, le leader du streaming musical prend des mesures.
Spotify n’a jamais eu autant d’abonnés à sa formule payante, mais peine toujours à dégager un chiffre d’affaires suffisant pour satisfaire ses actionnaires. Dont acte : l’abonnement Premium passe de 10,99 € à 11,99 € dans la plupart des pays européens. La France, elle, avait déjà connu une augmentation du prix de l’abonnement l’année dernière, Spotify ayant choisi de faire éponger la taxe pour le centre national de la musique à ses clients. Dans l’Hexagone, Spotify Premium coûte à ce jour 12,14 € par mois.
Une hausse de prix généralisée en Europe
Le média américain The Verge rapporte que les clients européens commencent à recevoir des courriels leur indiquant que le montant mensuel de leur abonnement allait passer, dès le prochain renouvellement, de 10,99 € à 11,99 €. Une décision justifiée sur le blog de l’entreprise suédoise comme nécessaire à la « poursuite de l’innovation » sur la plateforme.
Dans son texte, Spotify ne précise pas quels pays sont concernés par la hausse, et parle simplement de l’Asie du Sud, du Moyen-Orient, de l’Afrique, de l’Europe, de l’Amérique latine et de l’Asie-Pacifique. On ignore donc si la hausse déjà appliquée au début du mois de juin par les abonné·es français·es correspond déjà aux nouveaux tarifs que Spotify a en tête, ou si une nouvelle hausse est prévue.
La décision d’augmenter le prix des abonnements paraît être moins une réaction aux mauvais résultats de l’entreprise que la tenue d’une promesse faite avril. Dans un article du Financial Times, un représentant de la plateforme de streaming, qui approche des 280 millions d’abonné·es payant·es, annonçait en effet une hausse des tarifs d’ici à la fin de l’été 2025.
Spotify décroche en bourse
Presque huit ans après son entrée en bourse, Spotify peine toujours à dégager des bénéfices, et l’annonce de ses derniers résultats financiers en début de semaine a même fait décrocher le cours de l’action de 11,5%. Durant son appel avec les investisseurs, le patron de l’entreprise, Daniel Ek, s’est vu demander pourquoi il n’augmentait pas plus régulièrement le prix des abonnements. Il a répondu préférer miser sur la rétention d’abonné·es plutôt que de chercher des gains court-termistes.
Spotify est, derrière Qobuz, qui se spécialise dans le son haute définition, la plateforme de streaming musical la plus onéreuse du marché. Par ailleurs, elle est désormais la seule du trio de tête (qui comprend Apple Music et Deezer) à ne pas proposer de formule Hi-Fi, pourtant présentée en 2019 par l’entreprise. Un nouveau palier d’abonnement, qui pourrait tirer les revenus de la firme vers le haut et satisfaire les mélomanes les plus passionnés. Pourtant, sur le sujet, Spotify a une nouvelle fois botté en touche durant la présentation de ses résultats.
Néanmoins, et malgré les récentes polémiques entourant la promotion d’artistes fantômes, le champ libre laissé à l’IA pour inonder les playlists, la faible rémunération des artistes et les récents investissements de Daniel Ek dans la startup militaire Helsing, le nombre d’abonnements Premium a augmenté de 12 % au dernier trimestre.