Pendant 21 jours, Netflix a filmé, sans interruption ni commentaire, le quotidien de quatre services de traumatologie à Londres. Ce 23 juillet, la plateforme dévoile cette série documentaire immersive, saisie au plus près des gestes médicaux.
Pas de voix off, pas de reconstitution. Seulement des corps, des gestes, des décisions et un état d’urgence constant. État critique : entre la vie et la mort, nouvelle série documentaire britannique disponible sur Netflix depuis le 23 juillet, s’infiltre dans le quotidien des équipes de traumatologie de Londres. Une immersion sans filet, filmée en continu pendant 21 jours au cœur de quatre hôpitaux du National Health Service (le service public hospitalier).
Sans interruption
Quarante caméras fixes ont été installées dans les services d’urgences du Royal London, King’s College, St. George’s et St. Mary’s. Elles enregistrent 24 heures sur 24, sans présence humaine derrière l’objectif. Le dispositif, conçu pour se fondre dans le fonctionnement hospitalier, permet de documenter les soins en temps réel, sans mise en scène, depuis l’arrivée des patients jusqu’aux interventions les plus complexes.
Aucun commentaire ne vient guider le spectateur. La série se refuse à tout effet de dramatisation, laissant place à ce qui se joue, en continu, entre les professionnels de santé et les patients. Certaines séquences suivent des prises en charge critiques : polytraumatismes, arrêts cardiaques, césariennes en urgence. D’autres captent des gestes routiniers. Ensemble, elles composent un portrait brut du travail hospitalier.
Les visages derrière les protocoles
En filigrane, État critique laisse entrevoir les contraintes d’un système public sous pression. Turn-over, saturation des services, accumulation de décisions rapides… Le programme ne les commente pas, mais les rend visibles. Les soignants apparaissent concentrés, parfois épuisés et toujours engagés dans une logique d’efficacité face à l’imprévu.
Produite par The Garden, à qui l’on doit déjà 24 heures aux urgences, la série pousse l’exercice d’observation à son point le plus abouti. Plutôt que de s’ajouter à la longue liste des fictions hospitalières – Dr House, Grey’s Anatomy, The Good Doctor pour n’en citer que quelques-unes –, elle s’en distingue par un choix radical : une captation brute, sans interruption ni voix extérieure, qui fait du silence et de la durée les vecteurs mêmes du réel.
