La star américaine a accepté de payer 1,26 million de dollars d’amende pour avoir fait la promotion de la cryptomonnaie EthereumMax sans mentionner qu’elle était payée pour cela.
[Mise à jour du 4 octobre 2022]
Pour échapper au scandale lié à la cryptomonnaie douteuse EthereumMax, Kim Kardashian coopère avec le gendarme de Wall Street. Le 3 octobre, la Securities and Exchange Commission (SEC), autorité des marchés financiers, a annoncé que la femme d’affaires et influenceuse a accepté de payer 1,26 million de dollars d’amende. Elle a été condamnée à payer une telle somme pour avoir promu la cryptomonnaie sur Instagram en juin 2021 sans dévoiler qu’elle était payée pour le faire. Selon la SEC, elle a touché 250 000 dollars pour cette publication.
Dans le détail, l’amende inclut une pénalité d’un million de dollars, mais aussi un redressement de 260 000 dollars, qui représente la somme touchée par Kim Kardashian avec les intérêts. La femme d’affaires a également accepté de ne promouvoir aucun cryptoactif pendant trois ans.
[Article initial du 12 janvier 2022]
Des investisseurs induits en erreur par des influenceurs. Le 7 janvier, une plainte a été déposée par un résident de New York auprès d’un tribunal californien. Il accuse Kim Kardashian, le boxeur Floyd Mayweather, ainsi que d’autres personnalités d’avoir fait « des déclarations fausses ou trompeuses aux investisseurs au sujet d’EthereumMax par le biais de publicités sur les réseaux sociaux et d’autres activités promotionnelles ». Les dirigeants de l’entreprise font aussi partie des inculpés.
D’après la plainte, plusieurs personnes ont perdu de l’argent après avoir été incité à acheter des jetons EMAX entre le 14 mai et 27 juin 2021. Au cours de cette période, Kim Kardashian a publié un message sponsorisé sur Instagram, où elle est suivie par 278 millions d’abonnés. Floyd Mayweather avait fait la promotion de la cryptomonnaie lors du combat très attendu contre le youtubeur Logan Paul le 6 juin dernier. Quelques jours avant, EthereumMax avait d’ailleurs annoncé qu’il était possible d’acheter des billets en ligne avec ses jetons pour le fameux événement.
Une cryptomonnaie douteuse
Les activités promotionnelles des célébrités ont permis de faire grimper le prix d’EthereumMax. La cryptomonnaie a atteint son pic le 30 mai, mais son cours s’est effondré peu après la campagne de promotion. Les plaignants considèrent qu’ils ont été victimes d’un type d’escroquerie connu sous le nom de « pump and dump » (« pompage et vidage »). Il consiste à encourager de nombreuses personnes à investir dans une cryptomonnaie afin de faire gonfler rapidement son cours et de revendre les actifs lorsque ce dernier est au plus haut. La revente provoque alors un effondrement du prix et les investisseurs subissent de lourdes pertes.
La cryptomonnaie avait déjà suscité des doutes par le passé. Elle avait attiré l’attention de la Financial Conduct Authority (FCA), l’instance de régulation du secteur financier britannique après la publication de Kim Kardashian sur Instagram. « Je ne peux pas dire si ce jeton particulier est une arnaque. Mais les influenceurs des réseaux sociaux sont régulièrement payés par des escrocs pour les aider à pomper et à vider de nouveaux jetons sur le dos de la pure spéculation. Certains influenceurs font la promotion de monnaies qui s’avèrent tout simplement inexistantes », avait déclaré son président Charles Randall lors d’une conférence sur le crime financier en septembre dernier. Les influenceurs sont en effet souvent mêlés à des arnaques financières, souvent sans le savoir. En France, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a décidé de faire de « la lutte contre les pratiques déloyales du marketing d’influence un de ses axes de contrôle prioritaires » cette année.