Cette relecture du conte des Mille et une nuits signée Marlene Monteiro Freitas a largement divisé la critique.
Samedi 5 juillet 2025, la Cour d’honneur du Palais des papes a accueilli le spectacle Nôt, ouvrant la 79e édition du Festival d’Avignon. Chaque année, le rendez-vous théâtral se démarque grâce à des propositions singulières, originales et expérimentales, faisant du lieu une ode à la créativité et à la curiosité, porté par l’interprétation et les propositions de nombreux artistes.
Le ballet d’ouverture a visiblement suivi la consigne, tant l’œuvre créée par Marlene Monteiro Freitas a déstabilisé le public présent. Nôt est une adaptation librement inspirée du conte des Mille et une nuits, dans lequel la jeune Shéhérazade raconte chaque soir une nouvelle histoire au Sultan pour prolonger son exécution.
Marlene Monteiro Freitas, comme indiqué dans la description du spectacle, voit dans ce texte un exercice de survie, qu’elle réinvente à sa manière en utilisant le corps et le mouvement comme expression et langage. Pas de Shéhérazade, pas de Sultan, Nôt est une véritable interprétation personnelle et symbolique, qui aura particulièrement marqué le public.
Nôt, un spectacle qui divise ?
Nôt a été perçu comme une déflagration. Un objet expérimental difficile à cerner qui en devient une œuvre de fascination, tant la réception peut varier du tout au tout. Pour Le Monde, cette adaptation très libre des Mille et une nuits est une « pièce tonitruante » , marquée par « l’écriture mécanique, l’outrance grand-guignolesque [et] le sens du dérèglement » de Marlene Monteiro Freitas. Un « effet dévastateur […] qui n’a pas réussi à se hisser à hauteur du mythe. »
Pour France Info, le résultat est « une performance originale […] brouillant tous les repères », mais aussi « un spectacle grimaçant, déserté par l’émotion et peuplé de cauchemars. »
Nôt déstabilise. Des spectateurs ont quitté la Cour d’honneur du Palais des papes en pleine représentation et la fin du ballet a été marquée par les applaudissement et les huées. Pour La terrasse, Nôt est « une nuit sans concessions » , qui peut « réveiller rêves et fantasmes les plus fous ! ». Pour Le Figaro, l’appréciation est différente. Nôt « n’est pas sans mérites », mais le journal estime que « le spectacle n’a rien à faire dans la Cour ».
Libération est au contraire totalement séduit et estime que Nôt est « un spectacle étrange et jouissif » et que « Marlene Monteiro Freitas s’éloigne apparemment du conte pour en retrouver, grâce à une radicalité carnavalesque, la beauté primitive ». Télérama, enfin, parle d’une « relecture déroutante », tant « elle s’éloigne du mélange des genres promis par la chorégraphe ». Le spectacle d’ouverture de la 79e édition du Festival d’Avignon a en tout cas réussi l’un des objectifs souvent recherchés par le spectacle vivant : créer des émotions, faire réagir et lancer la discussion.
