Seize ans après leur séparation, Liam et Noel ont réuni Oasis pour le début d’une tournée mondiale très attendue. Le premier concert donné à Cardiff sonne comme un pari tenu.
Ce 4 juillet, au Principality Stadium de Cardiff, les frères Gallagher ont tenu promesse : Oasis est remonté sur scène, 16 ans après son implosion en coulisses à Rock en Seine. Plus de 74 000 spectateurs ont assisté à ce retour que l’on croyait encore improbable il y a un an.
Dans un décor minimaliste, ponctué d’images d’archives, la scène s’est ouverte sur Hello, morceau d’ouverture du mythique Morning Glory?. The Guardian a ainsi pointé « un choix audacieux » tout comme la BBC, qui y voit une déclaration d’intention :« It’s good to be back [« C’est bon d’être de retour », NDLR]. »
Une euphorie collective
L’attente a été largement récompensée. « Un set férocement puissant devant une foule totalement adoratrice », écrit The Guardian, qui évoque une « playlist Oasis » puisant dans les deux premiers albums du groupe, sans les scories de la dernière décennie.
Le public ne s’y est pas trompé : chaque tube, de Supersonic à Some Might Say, en passant par Whatever ou Cigarettes and Alcohol, a été repris en chœur par les fans, parfois jusqu’à couvrir la voix des interprètes. La BBC salue « un chant après l’autre », soulignant que même le solo de guitare de Noel lors de Live Forever a été entonné par la foule.
Certaines séquences ont marqué les esprits. Acquiesce, rare moment où les deux frères se répondent au micro, a été ressentie comme une « réconciliation – ou un soupir de soulagement », selon la BBC. Le final en trois actes – Don’t Look Back in Anger, Wonderwall, Champagne Supernova – a logiquement suscité une ferveur collective. « Des superchansons, pas de chichis. C’était comme un hit-parade », témoigne un spectateur danois (Le Monde avec l’AFP). Même Little by Little, seul titre post-2000, n’a pas entamé l’élan.
Une maîtrise nouvelle, un chaos contenu
Liam Gallagher, dont les soucis vocaux passés ont été largement commentés, est apparu en pleine forme, « frais et puissant », assure la BBC, rappelant qu’il souffre de la maladie de Hashimoto. « Liam attaque les paroles comme un lion déchirant sa proie », note la même source, tandis que Télérama souligne la précision de son interprétation. Noel, plus en retrait, s’est concentré sur ses guitares et ses parties chantées, notamment Talk Tonight et Half the World Away.
La tension entre les deux frères, malgré les apparences, ne s’est pas totalement dissipée. Main dans la main à leur entrée sur scène, les Gallagher sont ensuite restés distants. Le Monde et l’AFP soulignent qu’ils « ne se sont jamais adressé la parole pendant les deux heures du spectacle ».
Un détail mis en scène : Paul « Bonehead » Arthurs, fidèle parmi les fidèles, était physiquement placé entre eux. Si les moments partagés ont été rares, ils ont suffi à raviver l’émotion. « Le simple fait de les entendre s’harmoniser à nouveau […] était extrêmement émouvant », résume la BBC.
Un retour lucratif
Ce concert inaugural n’a pas échappé aux polémiques. La flambée des prix des billets, parfois multipliés par deux ou trois via la « tarification dynamique », a suscité un tollé. Certains spectateurs ont dénoncé « une arnaque », vite oubliée dans l’euphorie collective. The Guardian aussi évoque la tournée comme « une arnaque financièrement lucrative », mais bien rodée, loin des débordements d’antan.
Pour conclure, cette première date prouve que la nostalgie n’a rien d’un simple vernis. Le mur de guitares est toujours là, la rage aussi. Le groupe semble avoir retrouvé ce qu’il avait perdu lors de ses dernières tournées : une faim, une rigueur et une capacité intacte à fédérer les foules. Télérama résume ainsi ce moment suspendu : « Oasis a renoué avec le fil de son histoire. »