L’éditeur du navigateur à la tête de lion annonce être sur le point de passer le cap des 100 millions d’utilisateurs et d’utilisatrices dans le monde.
Le PDG de Brave (Brendan Eich, inventeur du Javascript et ancien de Mozilla) partage comme tous les mois sur X les chiffres d’utilisation de son navigateur respectueux des données personnelles. Et, comme tous les mois, ils sont en progression, rapprochant toujours plus Brave du palier important des 100 millions d’internautes mensuels sur ordinateur et sur mobile. Comment expliquer ce succès ?
Brave défie les navigateurs hégémoniques
Le jeune navigateur lancé en 2021 peut se targuer d’avoir réussi là où Firefox échoue depuis une grosse décennie : convaincre les gens de lâcher Google Chrome (plus de 65 % des requêtes sur le Web). Là où les chiffres de Firefox chutent d’année en année (environ 153 millions d’utilisateur·rices par mois aujourd’hui), ceux de Brave bondissent. En avril dernier, le navigateur comptait 87 millions d’internautes par mois. Les équipes de Brendan Eich ont donc recruté environ 4 millions de nouveaux usagers en seulement deux mois.
Cela s’explique en immense partie par la familiarité de Brave, surtout si l’on vient de Google Chrome. Comme Edge ou comme le moins connu Vivaldi, Brave utilise un moteur Chromium pour le rendu des pages web. En d’autres termes : on est un peu comme à la maison. On retrouve des menus à l’esthétique proche ; on utilise le même magasin d’extensions que sur Chrome ; on retrouve facilement son historique de navigation ou le gestionnaire de mots de passe intégré.
La seconde est peut-être plus évidente encore : les internautes en ont marre de la publicité en ligne. Et Brave intègre nativement un bloqueur particulièrement efficace. Nul besoin d’installer une extension supplémentaire ou de cadenasser son navigateur pour restreindre le suivi intersites. Brave est conçu pour ça : pour vous proposer une navigation web plus sûre, plus rapide et plus confidentielle.
Un navigateur à la réputation parfois écornée
Mais tout n’est pas rose au royaume du lion à tête orange. Si Brave a lancé différentes fonctionnalités qui ont leurs adeptes au fil des ans (l’entreprise a commencé à créer son propre index du Web, Brave Search, pour concurrencer Google et Bing), il s’est également fait quelques détracteurs en chemin.
Brave a en effet été parmi les premiers à lorgner du côté du Web3, avec le lancement d’une cryptomonnaie et la gestion de wallets intégrée au navigateur. C’est dans l’ordre des choses : Brave est aussi de plus en plus intéressé par l’intelligence artificielle, avec son assistant maison Leo (qui offre l’accès aux modèles de langage les plus réputés du marché). Autant de signaux qui, pour les grands avocats de la confidentialité en ligne, ne sentent pas très bon. Difficile en effet de concilier IA et protection des données personnelles.
Enfin, la personnalité de Brendan Eich pose aussi un problème à certain·es en raison de précédentes déclarations homophobes et antivax au moment de la crise du Covid.