L’organisme britannique chargé de la protection des données souhaite vérifier que l’entreprise se conforme au code de sécurité des enfants en ligne.
Au Royaume-Uni, un code a été mis en place pour assurer la sécurité des mineurs lorsqu’ils accèdent à des services en ligne comme les applications, les jeux ou encore les réseaux sociaux. Il stipule notamment que « l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale » lors de la conception ou du développement d’un service en ligne susceptible d’être consulté par une personne de moins de 18 ans. Le Bureau du Commissaire à l’information – l’équivalent britannique de la CNIL – soupçonne Meta de ne pas respecter ce code avec son casque de réalité virtuelle Oculus Quest 2 d’après le Guardian. Il souhaiterait s’entretenir avec la firme américaine à ce sujet.
Cette inquiétude n’est pas infondée. Elle intervient à la suite d’une étude du Center for Countering Digital Hate (CCDH) publiée le 30 décembre à propos de VRChat, une application sociale populaire chez les utilisateurs d’Oculus. Cette organisation affirme que ces derniers, y compris les mineurs, sont exposés à « des comportements abusifs toutes les sept minutes ». Selon elle, VRChat regorge d’abus, de harcèlement et de contenus pornographiques.
La sécurité des utilisateurs dans le monde virtuel
L’étude du CCDH suscite également des inquiétudes concernant le projet de metaverse de Meta. La firme cherche actuellement à développer un monde virtuel accessible grâce aux réalités virtuelle et augmentée. Son projet a cependant déjà rencontré des problèmes. Début décembre, une bêta-testeuse de sa plateforme Horizon Worlds a affirmé avoir été victime de harcèlement sexuel. Un incident qui a été considéré comme « absolument malheureux » par Meta. En outre, le CCDH indique que le géant américain n’a répondu à aucun des rapports de comportement abusif qu’il a signalé.
Face aux craintes du Bureau du Commissaire à l’information, un porte-parole de Meta a déclaré au Guardian que la société était « confiante » sur le fait qu’Oculus réponde aux exigences du code des enfants. Il a par ailleurs rappelé que l’entreprise s’était engagée à construire le metaverse de manière responsable. Celle-ci prévoit en effet d’investir 50 millions de dollars pour la recherche sur la sécurité, l’éthique et la conception responsable, en travaillant avec des experts universitaires et du gouvernement. Reste à voir si cet investissement suffira pour assurer la sécurité des enfants dans le metaverse.