
Présentée en avant-première à Series Mania, l’adaptation d’Alain Chabat suscite déjà l’enthousiasme critique. Le réalisateur signe un retour triomphal dans l’univers gaulois. Autrement dit, du grand art.
Vingt-trois ans après Mission Cléopâtre, Alain Chabat revient à l’univers d’Astérix, mais dans un format inédit : l’animation 3D. Réalisée en collaboration avec Fabrice Joubert et les studios TAT, Le combat des chefs est une mini-série de cinq épisodes diffusée à partir du 30 avril sur Netflix.
Ce projet très attendu marque une première pour le réalisateur récemment césarisé dans un second rôle pour L’amour ouf. Il retrouve ici ses héros de papier dans une adaptation libre et audacieuse de l’album de Goscinny et Uderzo paru en 1966.
Une esthétique inventive et fidèle
Sans grande surprise, la série a d’emblée séduit la presse spécialisée. D’abord pour son style visuel et son esthétique : Premiere évoque « une claque (romaine) » : « le style graphique adopté est rond, chaleureux et dynamique », avec un mélange habile de 2D et de 3D qui « reproduit le trait d’Uderzo tout en le réinventant ».
Le Point surenchérit : « Loin de se contenter d’une simple transposition en volume des dessins d’Uderzo, la série développe une identité visuelle unique », portée par un travail méticuleux sur textures, décors et effets.

Ce soin se retrouve également dans l’animation des fameuses onomatopées — les « PAF ! » et autres « BONG ! » s’incrustent à l’écran comme autant de clins d’œil aux cases originelles. Les effets spéciaux, notamment lors des scènes avec la potion magique, « rappellent l’inventivité de Spider-Man : Across the Spider-Verse », selon Le Point, qui parle d’« un festin visuel ».
Burlesque et modernisation
Quant à l’histoire et à l’humour, Chabat ne semble n’avoir rien perdu de sa superbe. Pour Allociné, les trois premiers épisodes – projetés au festival Series Mania – sont un « retour à l’enfance », rythmés par des « blagues bien senties » et une modernisation habile.

L’introduction de nouveaux personnages, comme Metadata ou la mère de César, incarnée par Jérôme Commandeur, enrichit l’univers tout en conservant l’ADN des albums. Premiere salue par ailleurs une série « pétrie de trouvailles réjouissantes », avec des dialogues « qui crépitent de trouvailles jubilatoires ».

L’humour fonctionne à plusieurs niveaux : « Les mômes rient de l’absurdité, les parents de l’astuce », note Premiere, qui évoque un effet « multi-couches » digne du meilleur Chabat. Une signature confirmée par Dominique Bazay dans Le Point : « Dans mon équipe créative, on parlait de la Chabat touch ».
Un accueil enthousiaste
Présentée en avant-première à Series Mania, la série a reçu une standing ovation. Allociné témoigne d’un public hilare, conquis par l’univers « coloré » et le casting vocal impeccable : Gilles Lellouche en Obélix, Chabat en Astérix, Laurent Lafitte en César…
« Alain Chabat a encore trouvé la formule magique », résume Le Point. Quant à Premiere, la conclusion est sans appel : « Après Mission Cléopâtre, Chabat prouve qu’il est à l’Astérix ce que Panoramix est à la potion magique : le seul à en maîtriser vraiment la formule ».