« Smart Building », intelligence artificielle, objets connectés, 5G… Les bureaux se numérisent et se réinventent pour définir autrement les espaces de travail.
« Les entreprises cherchent aujourd’hui à concevoir des bâtiments intelligents, avec des espaces hybrides et des outils performants qui facilitent la vie et le quotidien des collaborateurs. Le “bureau connecté” s’affiche comme la nouvelle tendance, au cœur de laquelle la technologie occupe une place centrale », explique Diane de Pompignan, directrice conseil de Colliers International, une société qui guide les entreprises dans leur projet immobilier et la conception de leurs espaces de travail. Cette transformation numérique du bureau commence par la conception du bâtiment et son aménagement : un lieu connecté et pensé pour offrir un meilleur usage à ses collaborateurs.
Smart Building
Comme le souligne Emmanuel François, président de l’association SBA (Smart Buildings Alliance for Smart Cities) : « À l’heure où bâtiments et transports représentent plus de 70 % de la consommation énergétique et 70 % des émissions de gaz à effet de serre, les bureaux ne peuvent plus être énergivores. » Publié en 2019 dans le cadre de la loi Élan (Évolution du logement, de l’aménagement et du numérique), le projet tertiaire prévoit pour les constructeurs et utilisateurs de bureaux de 1 000 m2 et plus une baisse de la consommation énergétique des bâtiments de 20 % d’ici 2030. Un engagement qu’a déjà pris Nexity avec ses bureaux parisiens entièrement connectés, comme Smart Side et Solstys.
« Mettre la technologie au service de la performance énergétique, de l’expérience utilisateur et de l’organisation du travail : tels sont les objectifs du bâtiment intelligent », rappelle-t-on au sein du Groupe. Ces technologies basées sur l’IoT et l’IA (où les datas collectées par des capteurs sont renvoyées vers une plateforme qui « gère » le bâtiment) s’appliquent à quatre domaines phares : le suivi des consommations d’énergie pour le chauffage et l’éclairage, la qualité de l’air et l’aération du bâtiment, la sécurité, et la digitalisation des parcours utilisateurs pour fluidifier le quotidien au travail.
Dans le bureau du futur, quand une voiture s’approchera du bâtiment, elle sera orientée vers une place de stationnement disponible. Dans les bureaux, des capteurs détecteront l’activité des zones de travail et alloueront les énergies en fonction des besoins. Sur une appli, tout collaborateur pourra réserver son poste de travail pour la journée et trouver une salle pour y organiser une réunion se fera sur un simple clic. En témoignent déjà aux Pays-Bas les bureaux The Edge (siège social du cabinet Deloitte), un bâtiment de 40 000 m2 équipé des dernières innovations en matière de technologie de l’information et de développement durable. Puis, à court terme, l’IA permettra même de rendre ces immeubles « pensant » (les « Thinking Buildings »), c’est-à-dire capables de s’autodiagnostiquer et de s’autogérer.
L’IA pour faciliter le travail
Et l’IA est déjà bel et bien dans les bureaux d’aujourd’hui, à commencer par les espaces de coworking. Comme le note Richard Malle, responsable de la recherche et de l’innovation à BNP Paribas : « Ils exploitent au maximum les datas. Leurs immeubles sont équipés de capteurs qui enregistrent le nombre de personnes présentes, le temps passé dans chaque salle, le taux de vacance des postes de travail. L’ensemble des données monitorées est analysé au profit de l’agencement des espaces pour mieux correspondre aux comportements des utilisateurs, mieux répondre à leurs attentes et rationaliser les coûts. »
Intégrer les nouvelles technologies dans les espaces de travail – collectifs et individuels – a aussi pour but d’améliorer le « collaboratif ». Parmi les dernières innovations, le mobilier connecté avec écrans intégrés et les bureaux virtuels déployés grâce au cloud computing (un système qui simplifie la sauvegarde des données, la récupération d’urgence et la continuité des activités). Une évolution portée par la notion de « Flex Office » où le travail, son environnement et ses services se doivent d’être flexibles et adaptés à cette nouvelle génération de travailleurs « Flex ».