Lancée au Canada en 2015, cette sitcom canadienne culte, récompensée par neuf Emmy Awards, arrive pour la première fois en intégralité sur Netflix le 31 décembre, mêlant humour décalé et personnages inoubliables.
Imaginez une collision improbable entre le faste des grandes fortunes et le charme maladroit d’une bourgade oubliée : Bienvenue à Schitt’s Creek. Lancée en 2015 au Canada, cette sitcom déjantée a d’abord charmé son public national avant d’exploser sur la scène internationale.
Couronnée par neuf Emmy Awards en 2020, la série a transformé ses personnages loufoques en icônes modernes. Si Canal+ a rattrapé ce retard en 2021 en la proposant pour la première fois en France, c’est aujourd’hui sur Netflix que l’intégralité des six saisons arrive enfin. L’occasion parfaite pour céder au phénomène et découvrir pourquoi cette série reste une référence incontournable du genre.
Une intrigue en collision des classes
Sous la plume et la direction de Dan Levy et de son père Eugene Levy, Bienvenue à Schitt’s Creek met en scène la famille Rose, un clan fortuné brutalement déchu après une escroquerie financière. Leur seule solution ? Se replier dans la ville improbable de Schitt’s Creek, qu’ils possèdent depuis que Johnny Rose (Eugene Levy), patriarche et magnat des vidéoclubs, l’a achetée pour son fils David (Dan Levy) comme une blague.
Logés dans un motel miteux, les Rose – dont Moira (Catherine O’Hara), une ancienne star de soap opera, Alexis (Annie Murphy), une it-girl exubérante, et David, un hipster sarcastique – doivent s’acclimater à leur nouveau quotidien, en affrontant les réalités des petites villes et leurs propres contradictions.
Une comédie acclamée pour son humanité
Derrière ce point de départ absurde se cache une œuvre qui s’épanouit au fil des saisons. « Le charme loufoque de la sitcom, combinaison gagnante de l’esprit caustique de ses personnages et d’authentique bienveillance, ne saute pas immédiatement aux yeux dès le premier épisode », précisait 20 Minutes dans un article de 2021, au moment de sa diffusion sur MyCanal. Mais, avec un peu de patience, la série révèle « ses trésors de drôlerie et son cocon de personnages profondément attachants ».
Si la critique française a salué la précision des acteurs et l’efficacité comique des premières saisons, elle met aussi en avant l’évolution singulière de la série. Vanity Fair évoque un « passage de misanthrope à humaniste », où les personnages délaissent peu à peu leurs stéréotypes pour explorer des dimensions plus profondes.
Une narration bienveillante
David s’impose ainsi comme une figure marquante de la série. « Véritable star du show, il est la moitié de l’un des couples les plus attendrissants du petit écran », écrit Vanity Fair. En tant que l’un des rares personnages pansexuels à l’écran, évoluant dans une communauté fictive dénuée de préjugés, il contribue à faire de la série un modèle de narration à la fois bienveillante et innovante.
Pour autant, Schitt’s Creek n’est pas exempte de critiques. Le Monde (2021) regrette un essoufflement progressif : « L’effet comique produit par le décalage des personnages et des situations s’épuise après la deuxième saison », tandis que certains personnages frôlent parfois la caricature.
Malgré tout, cette retenue contraste avec l’enthousiasme général de la presse pour l’humanité et la bienveillance qui imprègnent l’ensemble de la série. Comme le souligne 20 Minutes : « Oubliez la vanne crasseuse du titre. Schitt’s Creek raconte en réalité avec humanité comment les membres de cette famille vont redécouvrir leur humanité au contact des chaleureux habitants de Schitt’s Creek. »
