Son titre Million Years Ago a fait l’objet d’une plainte au Brésil et serait une copie de la chanson Mulheres, un classique de la samba.
Si Adele s’est récemment éloignée de la musique, la musique revient à elle, mais pas de la meilleure des façons. Alors que l’artiste a terminé sa résidence au Caesars Palace de Las Vegas le 23 novembre dernier (après deux ans de performance), elle a fait face à une plainte déposée au Brésil concernant l’une de ses chansons les plus emblématiques, Million Years Ago.
Ce morceau, sorti en 2015 sur l’album 25 est, selon le compositeur Toninho Geraes, une copie quasi-similaire de sa chanson Mulheres, créée pour le chanteur de samba emblématique Martinho da Vila, en 1995. En 2021, Toninho Geraes fait savoir son intention d’aller devant les tribunaux, et un juge brésilien vient de rendre son verdict, estimant que Million Years Ago est grandement similaire à Mulheres. Les conséquences sont importantes pour Adele puisqu’en plus de devoir verser des dommages et intérêts à Toninho Geraes, la décision de justice interdit aux filiales brésiliennes de Sony Music et Universal Music « d’utiliser, reproduire, éditer, distribuer ou commercialiser ce titre au niveau mondial » sous peine d’amendes.
Adele’s “Million Years Ago” had its biggest streaming day since 2021 on Spotify, with 149,520 streams (up 46.7%).
— Adele Stats (@StatsAdele) December 17, 2024
Listen to this original song while it’s still available. pic.twitter.com/7gvHKGVVS8
Du côté du plaignant et de ses avocats, la décision est perçue comme un signe d’encouragement pour la musique brésilienne, souvent copiée par des « profiteurs parasites » à l’international. Les représentants de Sony, Universal et d’Adele pourraient bien faire appel de cette décision alors que depuis le verdict le morceau de la chanteuse connait un regain de popularité, avec une augmentation des écoutes de 46% en quelques jours.
Un autre artiste jugé pour plagiat récemment
Cette affaire judiciaire au Brésil intervient au même moment qu’en France alors qu’un autre artiste est en pleine affaire de plagiat. Gilbert Montagné a, en effet, été reconnu responsable de plagiat par la Cour d’appel de Paris, faisant suite à 26 ans de bataille judiciaire. Au centre de tout, le titre culte On va s’aimer, qui serait, selon les plaignants, une reprise non dissimulée de la chanson Une fille de France de l’artiste italien Gianni Nazzaro.
Pendant plus de 20 ans, l’affaire s’est tenue devant les tribunaux, avec une décision rendue en 2008 par le tribunal de Milan — puis confirmée en 2012 —, qui considérait qu’On va s’aimer est une contrefaçon d’Une fille de France. Le sujet est d’autant plus complexe que les deux chansons ont un seul et même parolier, Didier Barbelivien.
Le 9 octobre 2024, la Cour d’appel de Paris a confirmé le jugement rendu par la justice italienne en 2012. Au cœur du sujet également, le calcul et l’attribution des droits d’auteurs aux différentes parties. Le parolier est le même — et les paroles ne sont pas au centre du débat —, et seule la mélodie a fait l’objet d’une décision judiciaire.
Instances italiennes et françaises débattent ainsi devant les tribunaux depuis 2013 pour déterminer le montant qui doit revenir à Gianni Nazzaro. Le tribunal judiciaire de Paris a notamment donné gain de cause en 2020 à l’artiste italien, en ordonnant à la Sacem de reverser l’intégralité des droits d’auteur générés par la chanson. Les représentants de Gilbert Montagné ont annoncé saisir la Cour de cassation, l’affaire est loin d’être terminée.