L’Académie espagnole du cinéma a annoncé ce mardi 17 décembre la disparition de l’actrice connue pour ses nombreuses collaborations avec Pedro Almodóvar.
L’une des figures du cinéma espagnol s’en est allée. Marisa Paredes est décédée, ce mardi 17 décembre, à l’âge de 78 ans. Célébrée à l’international pour ses rôles dans les films de Pedro Almodóvar, c’est au théâtre qu’elle s’illustre au début de sa carrière, dès l’âge de 15 ans en intégrant le Conservatoire contre la volonté de son père. À partir de 1961, elle débute ainsi dans la pièce Esta noche tampoco de José López Rubio, avant de rejoindre les lumières du cinéma.
El cine español se queda sin una de sus actrices más icónicas, Marisa Paredes, que deja tras de sí una larga carrera en la que el público ha podido verla en más de 75 ocasiones en la gran pantalla.https://t.co/gS32fWU4fz pic.twitter.com/sAFty5B08C
— Academia de Cine (@Academiadecine) December 17, 2024
Dans les années 1970 et 1980, Marisa Paredes tournera pas moins de 17 courts et longs-métrages. Surtout, elle inaugurera une collaboration pérenne aux côtés de Pedro Almodóvar, qui en 1983, la choisit pour interpréter une nonne excentrique dans son film baptisé Dans les ténèbres. Cette création marquera les débuts d’une riche relation de travail entre l’actrice lauréate d’un Goya d’honneur en 2018 et le réalisateur espagnol qui présentera son prochain film, le 8 janvier 2025, La chambre d’à côté avec Julianne Moore et Tilda Swinton, sacré à la Mostra de Venise.
La muse de Pedro Almodóvar
Après une première collaboration dans les années 1980, les deux artistes se retrouveront pour Talons aiguilles (1991), véritable succès critique et César du meilleur film étranger en 1993 dans lequel la comédienne incarnait Becky del Páramo, une mère égocentrique face à Victoria Abril.
Par la suite, suivront plusieurs rôles dramatiques, comme celui d’une romancière dépressive dans La fleur de mon secret (1995), ou bien celui d’une actrice idolâtrée dans Tout sur ma mère (1999) ; un rôle que le cinéaste avouera avoir imaginé spécialement pour la comédienne.
Dans les années 2000, Marisa Paredes apparaîtra dans Parle avec elle (2002), ou encore dans le brillant thriller d’horreur, La piel que habito (2011), aux côtés d’Antonio Banderas, une autre muse de Pedro Almodóvar.
De Philippe Lioret pour Tombés du ciel (1994) à Guillermo del Toro pour L’échine du diable (2001) en passant par Roberto Benigni pour La vie est belle (1997), Marisa Paredes aura également travaillé avec d’autres réalisateurs de renom. Autant de collaborations fructueuses saluées par la critique qui auront marqué le 7e art.
D’ailleurs, ce dernier, depuis l’annonce du décès de l’actrice lui rend hommage. Ainsi, le Festival de Cannes salue « l’éternelle Marisa Paredes » tandis que l’Académie espagnole du cinéma, qu’elle a présidé entre 2000 et 2003, a déclaré avoir « perdu l’une des actrices les plus emblématiques du cinéma espagnol ».