Survenu début décembre dans Horizon Worlds, la plateforme sociale en réalité virtuelle de Meta, un cas d’harcèlement sexuel aurait été considéré comme un acte « absolument malheureux ».
Les problèmes du monde réel déjà présents dans le metaverse, le futur d’Internet notamment vanté par Mark Zuckerberg. Annoncée en 2019, Horizon Worlds est une plateforme en réalité virtuelle développée par Meta. Depuis quelques jours, elle est disponible aux États-Unis et au Canada aux personnes âgées de plus de 18 ans. Avant cela, elle était uniquement ouverte à des bêta-testeurs, soit des personnes chargées de tester un produit avant sa mise à disposition à un plus large public. L’une d’entre elles affirme avoir été victime de harcèlement sexuel début décembre. « Le harcèlement sexuel est déjà quelque chose de sérieux sur Internet, mais la réalité virtuelle rend l’expérience plus intense. Non seulement, j’ai été tripotée hier soir, mais il y avait d’autres personnes présentes qui ont soutenu ce comportement », a décrit la victime sur la page Facebook d’Horizon Worlds, selon le site The Verge.
Signalé à Meta, cet incident aurait été examiné par l’entreprise et considéré comme « absolument malheureux ». Selon Vivek Sharma, vice-président d’Horizon Worlds, la bêta-testeuse en question n’a pas utilisé les fonctionnalités de sécurité intégrées, dont l’une permet notamment de bloquer une personne.
La sécurité dans le metaverse, un défi compliqué
Pour Vivek Sharma toujours, cet événement constitue « un retour d’expérience utile » car il souhaite que cette fonction de blocage soit facilement trouvable par les utilisateurs. Pourtant, cet incident rappelle également les craintes d’Andrew Bosworth, le vice-président chargé de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée chez Meta, à propos du metaverse. Dans une note interne que le Financial Times a pu consulter, il partageait il y a quelques temps ses inquiétudes au sujet de ce monde virtuel qui peut être un « environnement toxique », en particulier pour les femmes et les minorités. Il y reconnaissait par ailleurs la modération du metaverse comme impossible.
Le 12 novembre, jour où l’article du Financial Times a été publié, Andrew Bosworth s’est exprimé au sujet de la sécurité des personnes dans la réalité virtuelle, avec une note de blog. « Le harcèlement dans les espaces numériques n’a rien de nouveau, et c’est quelque chose que nous et d’autres acteurs de l’industrie nous efforçons de résoudre depuis des années (…) Nous voulons que chacun se sente maître de son expérience de réalité virtuelle et se sente en sécurité sur notre plateforme ». Il expliquait notamment qu’un « tampon continu » avait été développé pour Horizon Worlds. Stocké localement, il permet d’inclure des informations capturées par le casque comme preuve d’un incident lorsqu’une personne soumet un rapport. En outre, Meta prévoit d’investir 50 millions de dollars pour la recherche sur la sécurité, l’éthique et la conception responsable, en travaillant avec des experts universitaires et du gouvernement. A voir si de tels investissements seront suffisants pour assurer la sécurité des utilisateurs dans le metaverse et notamment celle des plus jeunes. Il y a quelques jours, Roblox, le jeu vidéo free-to-play et massivement multijoueur en ligne destiné aux enfants et adolescents, était pointé du doigt pour des faits rapportés de harcèlement sexuel.