Actuellement à Paris, et en tournée dans toute la France, Florian Lex présente Imparfaits, son nouveau spectacle dans lequel le comédien mélange stand-up et personnages. L’Éclaireur a rencontré l’artiste afin d’évoquer ce second seul-en-scène.
C’est votre deuxième spectacle. Comment celui-ci est-il né ?
J’ai joué mon premier spectacle jusqu’à mars 2020. Puis, il y a eu le confinement avec tout ce qu’on a connu, et notamment les théâtres fermés. Quand les théâtres ont rouvert, j’ai décidé de repartir à zéro, de tout reprendre. C’était une nouvelle vie. Je ne me voyais pas refaire l’ancien spectacle après le Covid. Le premier spectacle était plus brouillon que celui-ci. J’ai ensuite commencé à faire des vidéos sur les réseaux sociaux. La précédente écriture et les vidéos m’ont ainsi permis d’être beaucoup plus efficace dans le deuxième spectacle.
Vous mettez en scène votre propre spectacle, comment appréhendez-vous cette casquette ?
Effectivement, je mets en scène mon spectacle aux côtés d’un co-metteur en scène. Bien sûr, j’aime gérer moi-même ce que je fais, car c’est moi qui imagine les sketchs, mais il me communique ses idées, je lui demande son avis, afin que l’on travaille vraiment ensemble. Cependant, quand j’écris mes sketchs et quand j’imagine le spectacle, j’ai déjà une bonne base en tête. Je connais mon jeu, je connais mon style d’écriture, donc je sais ce que je veux faire sur scène et ce que je veux éviter.
Vous incarnez plusieurs personnages sur scène, grâce à des costumes et des accessoires. Comment imaginez-vous vos personnages et où trouvez-vous votre inspiration ?
Ce sont tout simplement des personnages de la vie quotidienne que tout le monde connaît. Je prends ceux qui me plaisent le plus, qui ont des mimiques plus que d’autres, qui ont des personnalités qui me font rire. Certains personnages peuvent nous énerver durant le spectacle, comme celui de la secrétaire, mais j’essaie de tourner ses traits de caractère en dérision de façon à ce qu’on ne la déteste pas et qu’on apprenne à rigoler avec elle. Quand je me promène dans la rue et que je vois “un style” de personne, je me laisse inspirer. Je me dis tout de suite que ça pourrait être très drôle à faire en spectacle ou en vidéo.
Vous faut-il beaucoup de temps pour comprendre le personnage, capter ses mimiques et jouer sur les clichés ? Est-ce plutôt quelque chose d’instinctif ?
Ça dépend des personnages. Certains sont beaucoup plus faciles que d’autres, je n’ai pas à réfléchir en termes de mimiques ou de look. Pour d’autres, il y a un peu plus de travail. Pour être honnête, le travail de recherche se fait assez facilement, parce que je choisis des personnages qui me plaisent et qui sont, selon moi, faciles à cerner. Parfois, je croise des personnes dans la rue et j’aimerais trouver un personnage en eux, mais je ne le sens pas, car je sais que je ne pourrais pas l’interpréter correctement. Je n’ai pas envie de faire des choses approximatives.
Avez-vous un personnage que vous préférez aux autres ?
Ça dépend un peu de la période de l’année [Rires], mais celui que j’aime beaucoup faire et que les gens adorent, c’est le personnage de la maman, parce que la figure de la mère a un pouvoir comique très particulier, presque malgré elle. J’adore les imiter, parce qu’on a tous une mère et qu’elles sont quasiment toutes pareilles finalement. On trouve un effet comique commun dedans, auquel on peut vite s’identifier.
Votre spectacle monte en puissance et alterne entre stand-up et personnages. Comment arrive-t-on à trouver un juste milieu entre les saynètes que vous proposez et le pur seul-en-scène ?
C’est quelque chose qui est très compliqué au niveau de l’écriture du spectacle. Quand j’écris, j’écris des sketchs au hasard, puis j’essaie de trouver un fil conducteur pour tout coordonner. J’aime le stand-up autant que mes personnages. J’ai donc dû associer ces deux univers et faire un mélange de tout ça. C’était très dur, parce que je veux que le spectacle monte en puissance entre le début et la fin, je veux que ça explose ! Tous mes spectacles seront comme ça : plus le spectacle avance et plus ça monte, ça monte, ça monte, ça monte. Malgré cela, je veux qu’à l’intérieur du spectacle, il y ait des montagnes russes. C’est pour ça que je fais du stand-up, des personnages, des chansons, des visuels, de la voix off et de la danse. Je fais un pot-pourri de tout ça, tout en gardant l’idée qu’il faut que ça monte en puissance.
Sur scène, que vous permet un personnage que le stand-up ne vous permette pas ?
Ça me permet de dire des choses que moi-même je ne pourrais pas dire sur scène. Il faut savoir qu’il y a des choses que je dis sur scène en tant que Florian Lex, que je pense ou pas, mais mes personnages vont me permettre d’aller plus loin, car ils vont m’aider à dire des choses que je ne pense pas du tout [Rires]. Par exemple, je pense au personnage du cousin lourd et beauf. Comme c’est un personnage, les gens rient de lui et avec lui. En revanche, si je me présentais ainsi sur scène en étant moi-même, ça ne passerait pas. Ça me permet de varier l’écriture.
On vous connaît pour vos réseaux sociaux, mais aussi pour le rôle que vous tenez dans Scène de ménage sur M6. Qu’est-ce que le théâtre a de plus ? Comment vous sentez-vous sur scène ?
C’est une sensation complètement différente entre un plateau télé et la scène. Il faut savoir que je suis très stressé avant de monter sur scène. Peut-être un peu moins maintenant, mais je pense que je le serai toujours un peu. Ceci étant dit, un humoriste qui monte sur scène et qui n’est pas stressé, c’est qu’il y a, selon moi, un problème, parce que ça veut dire que l’humoriste a trop confiance en lui et que tout est acquis. Pour en revenir à la scène, pour moi, c’est vraiment le meilleur du meilleur, parce qu’on a le public en face de nous qui réagit à chaud, alors que quand je fais mes vidéos sur les réseaux sociaux je ne me rends pas compte de tout ça. Je suis devant mon téléphone. Quand je rencontre les gens à la fin du spectacle, c’est là que je me rends compte de la puissance des vidéos et de ce genre de choses là. Avoir les réactions en direct à chaud du public, c’est le plus beau des cadeaux.
Justement, quels retours vous ont le plus marqué ?
Ce qui me touche énormément c’est quand à la fin du spectacle on me dit : “Grâce à votre spectacle pendant une heure et demie j’ai oublié tous mes problèmes.” C’est assez extraordinaire !
Est-ce que c’est un des messages que vous voulez faire passer avec le spectacle ?
Bien sûr ! Du moins, c’est ce que j’essaie de faire en faisant de l’humour. Le spectacle ne contient pas de message particulier, mais quand j’écris, je pars avec cet objectif-là : faire oublier leurs problèmes aux gens. Quand les gens viennent me voir en spectacle, je veux qu’ils s’assoient et qu’ils profitent afin qu’on puisse rire tous ensemble.
Faire oublier leurs problèmes aux gens, est-ce à ça que sert l’humour selon vous ?
Franchement, non. Du moins, tout dépend des humoristes. Pour moi, c’est le cas, je veux que les gens oublient leur vie quotidienne. En revanche, certains humoristes ont comme univers cette actualité-là pour en rire et la tourner en dérision.
On approche aussi de la fin d’année. Quel a été votre coup de cœur culturel de 2024 ?
J’aimerais parler de cinéma, et je ne peux que penser au Comte de Monte-Cristo ! Je l’ai vu deux fois en une semaine. Il faut aussi savoir que je suis un très gros fan de Pierre Niney. Je bouffe ses films à longueur de journée, je les ai vus plus de 50 fois. Je trouve qu’il a un talent extraordinaire. Le Comte de Monte-Cristo fait largement partie de mon top 3. Tout est parfait dans ce film, ce qui est assez étonnant, car habituellement je n’aime pas les longs-métrages qui durent trois heures, mais celui-ci est tellement épique !
On attend votre projet avec Pierre Niney alors !
Ça serait extraordinaire, c’est vrai [Rires] !