Entretien

5 questions à Bonnie Banane, lauréate du prix Joséphine

27 septembre 2024
Par Robin Negre
La pochette de “Nini”, le nouvel album de Bonnie Banane.
La pochette de “Nini”, le nouvel album de Bonnie Banane. ©Péché Mignon

Au lendemain de la cérémonie du Prix Joséphine, L’Éclaireur s’est entretenu avec l’artiste qui a brillé durant cette troisième édition.

Que représente le prix Joséphine à ce stade de votre carrière ?

Ce prix Joséphine représente, sans que je l’aie anticipé ou pensé, un bonus, un petit boost de confiance et de reconnaissance du travail qu’on a fait avec mon équipe jusqu’ici et pour cet album en particulier. Aujourd’hui, c’est surtout Nini qui est à l’honneur et valorisé. Ça fait vraiment plaisir. Je suis un peu surprise et en même temps très contente, comme une enfant. Comme si on était à une kermesse et qu’on avait gagné la mobylette de la fête foraine !

Nini sort trois ans après votre premier album, Sexy Planet. Dans quelle optique artistique étiez-vous en le créant ?

L’idée, c’est de continuer, de ne pas lâcher. L’album représente le fait que je n’abandonne pas, que je continue, malgré les multiples doutes, questionnements et remises en question. C’est aussi de nouvelles rencontres, des collaborations qui continuent. C’est le prolongement de plusieurs gestes et la naissance d’autres.

L’optique, c’est de faire de la bonne musique, de créer de bons souvenirs, faire du mieux qu’on peut. C’est de donner le meilleur de nous-mêmes avec la somme de personnes qu’on était et faire des choses qui peuvent être pérennes, qu’on peut réécouter et dont on peut être fiers dans quelques années. C’est surtout ça. Il n’y a pas vraiment de storytelling à proprement parler. C’est continuer de proposer quelque chose de singulier et d’avoir une proposition assumée.

Le palmarès du prix Joséphine démontre la richesse culturelle, artistique et musicale du pays. Quel regard portez-vous sur elle ?

Je ne connaissais pas le prix Joséphine avant de faire partie des dix lauréats. J’imagine que le principe est d’avoir un ou une gagnante, comme dans un jeu, mais j’estimais déjà qu’on était dix lauréats et lauréates. Et effectivement, cela montre la richesse du paysage culturel un peu alternatif, par rapport à ce qu’on a pu voir dans les Victoires de la musique, par exemple.

J’étais donc très heureuse que ce nouveau prix existe et qu’il récompense des artistes indépendants qui ne sont pas forcément dans les clous du mainstream, qui proposent d’autres choses, avec une autre façon d’écouter de la musique. Tous les projets étaient différents, avec des styles et des personnalités bien affirmés. C’était une fierté.

Avec Nini et le reste de votre carrière, on sent une envie de s’emparer de l’expression artistique dans son ensemble pour questionner le monde, mais aussi vous-même. Que vous apporte la création ?

Si je voulais être un petit peu dramatique, je dirais “une raison de vivre”. Mais il y a une part de vérité là-dedans. C’est d’ailleurs avec cet album que je m’en suis rendu compte. Avant, je ne l’avais pas vraiment conscientisé. Ça me donne un but. On essaie de convoquer une sorte d’osmose, une sorte de grâce qu’il est très difficile à calculer, qui arrive sans prévenir. On travaille tous pour convoquer ces moments magiques et un peu cryptiques de liesse, de joie dans la création et dans la surprise. On se rassemble pour atteindre ces moments-là. C’est comme notre job. Notre job, c’est d’avoir à un moment donné une sorte d’osmose avec l’univers.

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Quelle est la prochaine étape ? Une tournée, dont l’Olympia ?

On est actuellement en tournée ! On a repris les concerts, on est sur la partie automnale. On vient d’arriver dans une salle pour jouer à Besançon et on continuera après l’Olympia, le 1er décembre. J’ai un autre projet qui sortira en parallèle. Je n’en dis pas plus, mais ça n’a rien à voir avec cet album, c’est un projet un peu conceptuel. On est là-dessus et en kiffe de défendre Nini sur la route ! On rigole bien et on apprend les uns des autres.

Bonnie Banane vient de remporter le prix Joséphine lors de sa troisième édition pour Nini, et sera en tournée dans toute la France en 2024 et 2025 avec un concert à l’Olympia le 1er décembre. La billetterie est ouverte.

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