Trois ans après le succès fulgurant de Brol, son premier album, la chanteuse belge revient avec Nonante-Cinq et dévoile un disque aux accents nettement plus personnels.
La sortie de Nonante-Cinq, le deuxième album d’Angèle, était attendu pour le 10 décembre prochain. Confinée chez elle pour cause de Covid, la chanteuse a finalement décidé, à l’occasion d’une « fête virtuelle » organisée sur Instagram, de diffuser l’album sur toutes les plateformes d’écoute prévues à cet effet – l’album sortira ensuite en format physique (CD et Vinyle) à la date initiale. Une surprise pas si surprenante si l’on se réfère au titre de l’album, clin d’œil à son année de naissance. Un millésime qui laissait déjà deviner que ce deuxième album serait celui de l’introspection et du retour sur soi, après un premier album au succès vertigineux – un million d’exemplaires vendus, plusieurs milliards d’écoute en streaming et une tournée (le “Brol Tour ») qui a rassemblé pas moins de 370 000 personnes entre 2018 et 2020. Nonante-Cinq naîtra de cette période de pause forcée où la chanteuse, confinée à Paris, ressent le besoin de retrouver Bruxelles, sa ville natale. Dans le premier titre de l’album – Bruxelles je t’aime – Angèle déclare sa flamme à la capitale belge. Les onze titres suivants seront comme autant d’entrées dans un journal intime dans lequel Angèle semble avoir trouvé refuge.
D’une certaine manière, le documentaire Angèle, dévoilé sur Netflix le 26 novembre dernier, amorçait ce revirement personnel dans la carrière de la chanteuse. Angèle s’y raconte à travers ses journaux intimes, se confie sur le vertige de son ascension, sur sa relative naïveté, notamment à l’encontre de la sphère médiatique, et sur le besoin irrémédiable de se recentrer sur soi, de s’enfermer dans une pièce avec un clavier et de passer aux aveux. Si l’album reste ancré dans son époque – Plus de sens sur la pandémie et Tempête qui aborde la question des violences conjugales -, Angèle dépose également dans ses morceaux ses peines et ses sentiments. Un titre comme On s’habitue évoque des premières fois douloureuses ; Taxi, chanson dépouillée de tout arrangement, est une longue lamentation en piano/voix sur une rupture douloureuse ; puis, logiquement, Solo, qui en tire les leçons et appelle à se relever. Le clip de Démons, où la chanteuse s’associe au rappeur belge Damso (qui a révélé la chanteuse au grand public en 2017), a quant à lui été dévoilé à l’occasion de la sortie de l’album.
