La saison 4 d’Umbrella Academy, disponible sur Netflix à partir du 8 août, promet de clore l’aventure avec un mélange d’absurde, de chaos et d’humour noir. Mais elle doit également relever un défi de taille : nous emmener jusqu’à la conclusion de cette épopée sans nous perdre dans un scénario multidimensionnel et temporel trop alambiqué.
Si vous avez l’habitude de sauter les récapitulatifs proposés avant d’entamer une nouvelle saison, cette fois-ci, il serait sage de prendre quelques minutes pour le visionner. La saison 4 d’Umbrella Academy démarre en trombe ; et pour bien comprendre où l’on en est, un retour en arrière s’impose.
Saison après saison, une complexité scénaristique qui va crescendo
Au fil des saisons précédentes, la série Netflix, inspirée de la bande dessinée éponyme, nous a emmenés dans une épopée temporelle et dimensionnelle où la logique se mêle volontiers à l’absurde. Les membres de la famille dysfonctionnelle Hargreeves ont déjà affronté plusieurs apocalypses imminentes et leurs aventures ont su combler les téléspectateurs, tant par leur originalité que par le ton de l’œuvre : un humour noir bien trempé.
En revanche, la saison 3 a brouillé les pistes en introduisant le concept aussi fascinant que déstabilisant des réalités alternatives. Soyons honnêtes : suivre le fil de l’intrigue n’a alors pas été une mince affaire. Sauts temporels, manipulations de réalité et autres révélations se sont enchaînées à un rythme effréné, laissant parfois au spectateur – perplexe – le soin de rassembler les pièces du puzzle. Mais cette complexité a aussi attisé notre curiosité, surtout en voyant nos héros privés de leurs pouvoirs.
Une saison 4 qui remet les compteurs – presque – à zéro
Après avoir visionné les trois premiers épisodes de cette ultime saison, nous sommes dans l’obligation de constater que la famille Hargreeves nous tient toujours en haleine, bien que le dénouement reste aussi imprévisible que jamais…
Le début de ce dernier volet nous prend à contre-pied, et c’est peu dire ! Six ans après avoir perdu leurs pouvoirs, nos héros sont devenus des versions presque méconnaissables d’eux-mêmes. Luther, le géant musclé, a troqué ses missions héroïques pour des spectacles de strip-tease et a visiblement perdu plus qu’une taille de pantalon. Viktor a ouvert un bar et s’est découvert une nouvelle passion : draguer à tour de bras.
Diego et Nancy, quant à eux, sont embourbés dans les joies et les galères de la vie de couple avec trois enfants à gérer. Klaus, autrefois le plus fantasque de la bande, est maintenant terrifié par la mort, tandis que Benjamin, à peine sorti de prison pour fraude, tente de se refaire une vie. Et Allison ? Elle est devenue actrice… mais uniquement pour des publicités de lessive. Dans toute cette joyeuse pagaille, Numéro 5 est sans doute le seul à ne pas avoir trop changé : toujours aussi grognon, il a simplement troqué son poste d’espion temporel pour un job à la CIA.
Nouvelle intrigue, nouveaux méchants
Leurs vies n’ont clairement pas pris la direction qu’ils espéraient, et c’est justement ce changement inattendu qui rend le début de cette nouvelle saison aussi amusant que captivant. Bien entendu, leurs relations chaotiques n’ont pas disparu. Et une chose est sûre : perdre leurs pouvoirs n’a définitivement pas rendu leur quotidien plus sympa, bien au contraire !
L’intrigue, quant à elle, tourne autour de l’étrange « effet Umbrella ». Certains individus, dans cette nouvelle réalité, ressentent un profond malaise, comme s’ils vivaient dans un monde qui n’est pas le leur. Et pour cause : à la fin de la saison 3, l’univers a été littéralement « réinitialisé ». Ce dérèglement pousse certains à se rassembler dans une secte appelée « les Gardiens », dirigée par un couple aussi extravagant qu’inquiétant, Jean et Gene.
Le retour bancal des superpouvoirs
La famille Hargreeves se retrouve à nouveau réunie par la demande désespérée d’un inconnu qui les supplie de retrouver sa soi-disant fille, Jennifer, enrôlée dans cette secte. Très vite, celle-ci devient le centre de l’histoire, et nos héros se lancent dans une nouvelle mission. Au passage, ils retrouvent leurs pouvoirs par accident, après avoir bu une potion magique que leur faux frère Ben leur a servie en douce. Bien sûr, rien ne se passe comme prévu : la bande se retrouve malade, affublée de pouvoirs imparfaits et furieuse contre Ben d’avoir failli, une fois de plus, causer la fin du monde.
Fidèle à son style, la série ne manque pas de scènes absurdes et de situations improbables. Le comique de situation reste intact, avec des moments de pur chaos. Un exemple parfait : un road trip désastreux dans le vieux van de Diego, à ne pas regarder en mangeant ou après une soirée trop arrosée… Ou encore cette scène où ils sont attaqués dans une ville qui semble sortie d’un rêve de père Noël, sur fond sonore de Baby Shark – bref, du grand n’importe quoi, comme on l’aime dans Umbrella Academy.
Couleurs soignées et belle bande-son
L’esthétique reste fidèle à elle-même dans cette saison finale, avec une palette de couleurs vibrantes et des contrastes saisissants qui préservent cette dimension presque surréaliste, propre à la série. Les plans originaux et les angles de caméra audacieux apportent une dynamique visuelle, tandis que la bande-son, toujours aussi éclectique et soignée, accompagne l’ambiance décalée.
En conclusion, le début de la fin commence sur les chapeaux de roue, avec des développements curieux et un retour à cette folie douce qui fait tout le charme de Umbrella Academy. Il y a un peu de neuf, beaucoup d’humour et une bonne dose d’absurdité, ce qui nous donne envie de découvrir la suite, et le final. Toutefois, on espère que cette aventure ne se terminera pas dans un chaos narratif ou une conclusion en demi-teinte.