Culture et Olympisme ! Les préjugés voudraient les opposer, hors dès l’origine des JO, la culture s’est imposée comme l’un des trois piliers de l’Olympisme, avec le sport et l’éducation. Retour, en expositions, sur une histoire d’amitié qui dure depuis des millénaires !
Après les Jeux de Barcelone, Rio ou Londres, Paris 2024 renoue avec l’Olympiade culturelle qui rassemble plus de 2 000 projets labellisés : spectacles, performances, ateliers, projets participatifs… et expositions. Il y en a pour tous les goûts : peinture, photographie, design, mode, architecture, histoire ou pédagogie. Difficile de faire son choix parmi les 381 proposées. Voici une sélection éclectique qui devrait vous aider à faire le vôtre !
Du loisir aristocratique à l’activité professionnelle
En matière de beaux-arts, En jeu ! Les artistes et le sport (1870-1930), au musée Marmottan Monet, se distingue par sa richesse et son discours pertinent. À travers des chefs-d’œuvre de Monet, Renoir, Toulouse-Lautrec, Degas ou Rodin, le parcours montre comment les peintres, sculpteurs ou photographes se sont intéressés aux athlètes, à une période où le sport change de statut social et culturel.
Au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, il évolue du loisir aristocratique vers l’activité professionnelle, et laisse les femmes s’y consacrer. En témoignent l’étonnant Femme au Podoscaphe (1865) de Gustave Courbet ou le diptyque Nausicaa, jeu de balle (1913) de Maurice Denis. L’accrochage révèle aussi quelques découvertes comme Partie de tennis d’Octave Denis Victor Guillonnet, un double mixte impressionniste aux couleurs chaudes, ou les sculptures de style futuriste de Pierre Toulgouat qui érige l’athlète au rang de machine à performance. Le corps y est évidemment scruté, notamment par le Dr. Paul Richer. Incontournable !
La mode au service du sport
Le corps en mouvement est aussi célébré au Palais Galliera, le temps de l’exposition La Mode en mouvement #2. A travers les collections du musée, mais aussi des prêts du Musée national du Sport de Nice, de la Fondation Azzedine Alaïa, du Patrimoine de Chanel, de la collection Émile Hermès, de la maison Yohji Yamamoto… soit plus de 300 œuvres, l’institution montre de quelle façon les styliste ont su adapter leur créativité à la pratique d’activités sportives, sans pour autant faire de grandes concessions artistiques.
Période estivale oblige, l’exposition comprend une section balnéaire qui s’intéresse, toujours sous le prisme de la mode, aux bains de mer et à la natation : symboles de la démocratisation de la pratique sportive dès la fin du XIXe siècle.
Retour aux sources
Le Louvre aussi se met à l’heure des JO. Le plus grand musée du monde a souhaité remonter encore plus le temps. Son exposition L’Olympisme, une invention moderne va de la création des premiers Jeux à leur réinvention par Pierre de Coubertin, sous le prisme des enjeux politiques. Y est notamment dévoilée la première coupe olympique. Dite Coupe Bréal, elle a été imaginée par l’universitaire Michel Bréal mais façonnée par un orfèvre français pour le vainqueur de la première course de marathon inventée, contrairement à ce que l’on pourrait croire, lors des Jeux Olympiques modernes. Parfait pour les férus d’histoire !
Les six nouvelles disciplines olympiques
Lieu hybride et éphémère, SPOT 24 est sorti de terre, à l’occasion de Paris 2024, au 101, quai Jacques-Chirac, Paris 15ᵉ, pour mettre en lumière les récentes disciplines olympiques, tout d’abord le Breaking, qui vient de faire sa première apparition aux JO, puis des très récentes comme le skateboard, le surf, l’escalade sportive, le BMX freestyle et le basketball 3X3. Conçu en étroite collaboration avec le Musée Olympique de Lausanne, le parcours se veut immersif et interactif, soit ludique !
Au-delà des pièces faisant directement référence à ces sports, l’accrochage célèbre la rue, où la plupart de ces disciplines sont nées au même titre que l’art urbain. Ainsi, les commissaires ose des parallèles bien vus avec des œuvres des artistes ayant un lien fort avec ce courant : des fresques originales signées PichiAvo, des vidéos en stop-motion de Patagraph, réalisateur du clip La Quête d’Orelsan, ou encore des sculptures de l’artiste français Léo Caillard. Une nouvelle preuve que sport et art sont étroitement liés !
Tu veux une médaille ?
Qui dit JO, dit médaille ! La Monnaie de Paris s’y colle et présente D’or, d’argent, de bronze, une histoire de la médaille olympique. Une évidence ! En partenariat avec la Maison Chaumet, l’institution française a confectionné les 5 000 médailles qui seront attribuées au cours de Paris 2024, soit un siècle après avoir frappé celles des JO de 1924, et 128 ans après avoir façonné la toute première médaille des JO de l’ère moderne. Vous pourrez y admirer, entre autres, la première médaille olympique gravée par le sculpteur Jules Chaplain ou les sublimes médailles en cristal confectionnées par la maison Lalique… mais si vous souhaitez repartir avec l’une d’entre elles un jour, il faudra d’abord vous mettre sérieusement au sport !