Chaque mois, un·e auteur·rice partage avec L’Éclaireur la dizaine de livres qui l’ont particulièrement touché·e, pour différentes raisons, à différentes époques de sa vie. Ce mois-ci, c’est l’écrivain Jérôme Ferrari qui se prête au jeu, à l’occasion de la parution de son nouveau livre Nord Sentinelle – Contes de l’indigène et du voyageur.
Quel est le livre qui vous a le plus marqué dans votre vie ?
Vie et Destin, de Vassili Grossman. Je ne cesse d’y revenir. C’est un roman inépuisable.
Celui que vous aimez offrir ?
Je m’autorise deux réponses ! Le Cheval blême, de Boris Savinkov et Malacarne, de Giosuè Calaciura. Les deux romans me semblent injustement méconnus et, en les offrant, j’ai l’impression de remplir une mission de service public.
Celui qui parle le mieux d’amour ?
La Route, de Cormac McCarthy. Du côté de la philosophie, je pense à toute l’œuvre de Simone Veil.
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Celui qui vous fait rougir ?
J’avais plus de 30 ans quand j’ai lu Les 120 journées de Sodome. Je ne me sentais pas particulièrement pudibond, mais j’ai pourtant rougi comme un premier communiant.
Celui qui vous fait pleurer ?
Je suis plutôt bon public. Mais je crois que Le Choix de Sophie, de William Styron, est le livre qui m’a fait le plus pleurer, en plus de m’avoir fait beaucoup rire, ce qui représente quand même un tour de force.
Celui qui vous dérange ?
Last Exit to Brooklyn de Hubert Selby, plus particulièrement le chapitre intitulé La Reine est morte. C’est un texte absolument sombre. Je suis très étonné qu’on puisse écrire de manière aussi radicalement désespérée.
Celui qui vous obsède ?
J’aime trop de livres et d’auteurs différents pour me laisser obséder par un seul.
Celui qui vous fait le plus rire ?
Je triche encore en m’accordant plusieurs réponses. J’ai dû renoncer à lire, il y a bien longtemps, Portnoy et son Complexe, de Philip Roth, dans le métro parce que je ne pouvais pas m’empêcher de m’esclaffer de manière plutôt embarrassante. Plus récemment, Défense de Prosper Brouillon m’a fait beaucoup rire, mais tous les livres d’Éric Chevillard sont aussi intelligents qu’hilarants. Enfin, je citerai une nouvelle de Marco Biancarelli, Jubilé, paru dans le recueil Extrême méridien. Je l’ai traduite du corse et je rigolais tout seul devant mon ordinateur.
Celui qui est idéal pour les vacances ?
Je n’ai aucune idée de ce que peut être un livre idéal pour les vacances.
Celui que vous attendez le plus en cette rentrée littéraire ?
Le prochain roman de Maylis de Kerangal, Jour de ressac !