Intelligence artificielle et données personnelles ne semblent pas faire bon ménage… jusqu’à présent ?
Entre Microsoft qui veut enregistrer tout ce que l’on fait sur notre ordinateur et des entreprises qui pillent des centaines de milliers de vidéos YouTube à l’insu des créateurs, l’intelligence artificielle s’est pour l’heure davantage illustrée comme un danger pour la confidentialité des internautes. Mais avec Scribe, Proton va tenter de prouver qu’une autre voie est possible.
Proton Scribe : un assistant de rédaction intégré à Proton Mail
Partant du principe que ses clients allaient forcément utiliser des IA, que Proton se lance dans cette course ou pas, l’entreprise suisse a finalement chaussé ses plus belles baskets. « Plutôt que de laisser les utilisateurs rentrer des informations personnelles dans des outils d’IA tiers qui ont souvent des pratiques de confidentialité épouvantables, il était préférable de créer des outils d’IA axés sur la confidentialité directement dans Proton Mail », explique Andy Yen, PDG de Proton, dans un communiqué de presse.
Scribe est décrit comme un assistant d’écriture basé sur l’intelligence artificielle permettant de rédiger, relire, condenser et corriger des emails. Il est directement intégré dans Proton Mail et peut fonctionner localement si l’ordinateur de l’utilisateur ou de l’utilisatrice est suffisamment performant. Dans le cas contraire, ce sont les serveurs de Proton (zéro logs) qui font le travail, tout en respectant l’impératif de chiffrement zéro accès cher à la marque.
« Proton a pour politique de ne jamais conserver les données que les utilisateurs saisissent dans Proton Scribe. Il est construit, exploité et géré par Proton, ce qui signifie qu’aucune donnée n’est partagée avec des tiers, et il n’y a pas de “partenariat” avec des entreprises extérieures comme OpenAI », assure Proton.
Une solution open source
Soucieux de montrer patte blanche à ses clients (79 % des répondants à un récent sondage Proton déclarent ne pas vouloir que leurs données soient utilisées pour entraîner des IA), Proton annonce que Scribe est totalement basé sur des modèles open source et qu’il est lui-même open source. Ainsi, des tiers peuvent facilement auditer le produit et éprouver les promesses de l’entreprise suisse.
Dans un premier temps, Proton Scribe sera accessible sous la forme d’un surcoût pour les abonnés Proton Business. Après 14 jours d’essai, il faudra compter 2,99 € par mois par utilisateur. Les personnes bénéficiant d’une formule Visionnary ou Lifetime peuvent y accéder sans frais supplémentaires. Totalement optionnelle, cette fonctionnalité peut être activée ou désactivée à l’envi.
Cette fonctionnalité inattendue arrive quelques jours seulement après que Proton a finalement lancé son concurrent à Google Docs, baptisé Proton Docs.
