En juillet et en août, la Fnac vous propose chaque semaine une sélection de produits culturels taillée sur mesure pour embrasser l’été comme il se doit.
| Le récit de voyage : Envoyé un peu spécial, de Julien Blanc-Gras
Pendant de longs mois de confinement et de vie sous cloche, l’écrivain baroudeur Julien Blanc-Gras avait des fourmis dans les jambes. Alors il a pris la plume pour raconter, sous forme de cartes postales adressées à ses lecteurs, les voyages qui ont jalonné sa vie (nous vous en parlions en détail dans la newsletter Contact l’année dernière).
Au fil d’une trentaine de courts récits relatant ses aventures aux quatre coins du globe, on embarque avec lui pour un périple haut en couleur. Des forêts luxuriantes de l’Indonésie aux monts sacrés du Népal, en passant par des villes tentaculaires comme Séoul ou Lagos, il nous raconte les rencontres et les moments inoubliables qui font tout le charme de l’ailleurs. Un récit à tiroir drôle et hypnotique qui consacre Julien Blanc-Gras comme l’une des figures les plus inspirantes de la littérature du voyage.
| L’album : Loss of Life de MGMT
Vingt ans après ses débuts et six ans après un drôle d’album qui en avait dérouté plus d’un, MGMT a signé cette année son grand retour avec un nouvel opus plus consensuel, comme un envoûtant condensé de tout ce qui fait le charme du duo américain composé d’Andrew VanWyngarden et Ben Goldwasser.
Entre envolées psyché, tradition acoustique et petites touches expérimentales, Loss of Life fait mouche. Un rock mélodique extrêmement addictif qui vous fera planer les yeux fermés.
| La BD : La Dernière Reine, de Jean-Marc Rochette
Après la déflagration Le Transperceneige, chef-d’œuvre culte de science-fiction postapocalyptique publié à partir des années 1980 et popularisé par le film magistral de Boog Joon-ho en 2013, Jean-Marc Rochette a décidé de prendre de la hauteur, de changer de vie et d’œuvre. Perché dans les massifs alpins, loin de la civilisation, l’ermite anarchiste du 9e art se fait désormais le chantre des monts enneigés, un poète protecteur de la nature et de l’animalité.
Dans Ailefroide : altitude 3954, paru en 2018, il se prêtait à un touchant exercice autobiographique et retraçait une enfance obsédée par l’alpinisme, puis, en 2019, dans Le Loup, il mettait en scène un duel épique entre un loup et un berger dans le massif des Écrins. Dans ce nouvel album qu’il décrit lui-même comme l’aboutissement de sa carrière, son « mont Everest », il raconte la rencontre bouleversante entre Édouard Roux, une gueule cassée de 1914, et Jeanne Sauvage, une sculptrice animalière.
Dans le Paris des années folles, mais surtout les montagnes du Vercors, il chante un hymne à l’amour autant qu’une ode aux paysages enchanteurs. Sublime plaidoyer pour le vivant, il explore notre lien précieux avec la nature, force motrice d’une reconstruction parfois inespérée.
| Le jeu de société : Smallworld
Bienvenue dans cet univers qui emprunte à la fantasy, dans un monde où les peuples – des nains, des mages, des amazones et même des humains – luttent sans merci en envoyant leurs troupes à la conquête de nouvelles régions.
Car le territoire est volontairement trop petit et chacun doit défendre son bien grâce à des capacités spécifiques et des pouvoirs dévastateurs. Un incroyable voyage au pays de l’imaginaire qui risque bien de vous coûter quelques amitiés.
| Le roman : D’or et de Jungle, de Jean-Christophe Rufin
Le sultanat de Brunei, petit État de l’île de Bornéo, en Asie, s’apprête à vivre un coup d’État d’un nouveau genre. Ce n’est pas un homme, un parti ou une junte militaire qui va prendre le pouvoir, mais une start-up californienne disposant d’une technologie révolutionnaire. Petite-fille d’un célèbre mercenaire, jeune femme intrépide au caractère bien trempé, Flora se retrouve, comme toujours, au cœur de l’action.
À force d’être noyé sous les nombreux opus des Énigmes d’Aurel le consul, sa nouvelle série littéraire, on avait un peu perdu le fil de l’œuvre de Jean-Christophe Rufin. Avec D’or et de jungle, il nous rappelle qu’il est un des seigneurs du roman d’aventures, capable de transformer la moindre épopée en grande fresque humaniste qui capture les enjeux de notre temps.
| Le film : Easy Rider
Deux jeunes motards quittent Los Angeles après avoir écoulé une grosse quantité de drogues et décident d’aller cramer le pactole au carnaval de La Nouvelle-Orléans. Ils enfourchent leurs Harley et entament une longue odyssée à travers des États-Unis en pleine crise existentielle, déchirés entre puritanisme et idéal hippie.
Dennis Hopper et Peter Fonda rayonnent dans le rôle des chevaliers marginaux venus secouer le rêve américain. Un film tourné avec trois francs six sous qui est devenu l’hymne d’une génération prête à changer le monde en le parcourant.
| L’essai : Les Femmes aussi sont du voyage, de Lucie Azéma
Si on peut citer quelques glorieuses aventurières comme la journaliste américaine Nellie Bly et son Tour du monde en 72 jours (1890) qui lui valut de battre le Phileas Fogg de Jules Vernes, Alexandra David-Néel et son Voyage d’une Parisienne à Lhassa (1927), témoignage de la première femme occidentale à atteindre le Tibet, ou encore plus récemment Catherine Poulain et son Grand Marin (2016), récit d’une expédition pas comme les autres à bord d’un bateau de pêche d’Alaska, au pays des écrivains voyageurs, les hommes sont rois.
C’est en partant de cet amer constat que Lucie Azéma s’est lancée dans l’écriture d’un essai engagé qui donne matière à réfléchir autant qu’à voyager.
Le mouvement, la liberté, le courage d’Ulysse contre l’attente, l’immobilisme, la peur de Pénélope : depuis l’Odyssée d’Homère, les femmes sont privées de voyage parce que celui-ci suggère l’émancipation. Alors, l’autrice se sent investie d’une mission. S’inspirant des histoires vraies de la littérature de voyage et de son expérience personnelle de baroudeuse passée par les quatre coins de la planète, Lucie Azema pourfend la vision masculiniste et viriliste du voyage. Son livre est une tribune féministe érudite, inspirante et enragée pour s’affranchir des clichés qui voudraient retenir les femmes au foyer. Une invitation à fuir pour gagner sa liberté.
| La série : Andor
C’est peu de dire que Disney tire sur la corde Star Wars. Au risque même de braquer les spectateurs. Après la nouvelle trilogie qui a soulevé son lot de critiques et en attendant de nouveaux films qui ont bien du mal à trouver une ligne directrice, la plateforme développe depuis quelques années pléthores de séries dérivées de l’univers crée par George Lucas. Pour le meilleur comme pour le pire.
Andor fait partie du meilleur. Série surprise de l’année 2022, elle reste à ce jour, avec The Mandalorian, la meilleure production Disney-Star Wars. Préquelle du film Rogue One (2016), elle est centrée sur le personnage de Cassian Andor, un des pionniers de l’Alliance rebelle qui prendra les armes contre Dark Vador. Une merveille qui vient de sortir dans un coffret Blu-ray collector.
| Le beau livre : Voir le monde en train, 80 aventures ferroviaires inoubliables, de Jean-Baptiste Bonaventure
Voilà un auteur qui porte bien son nom. Jean-Baptiste Bonaventure nous emmène dans un tour du monde pas comme les autres. On prend place dans 80 lignes de train parmi les plus emblématiques et les plus spectaculaires de la planète.
L’Orient-Express, bien sûr, qui relie Paris à Istanbul en passant par Venise, mais aussi le California Zephyr aux États-Unis ou le Train des nuages en Argentine. À travers les continents, dans les montagnes, les déserts et la neige : ces immenses serpents de métal sont célébrés sous toutes les coutures, avec des textes passionnants, des schémas et des photos majestueuses. Le train va partir !