Un accord a été trouvé entre la Commission européenne et Apple, obligeant ce dernier à s’ouvrir à la concurrence sur le paiement mobile.
Un accord probablement concédé la mâchoire serrée pour la marque à la Pomme, dont le Digital Markets Act (DMA) européen ne finit pas de bouleverser les habitudes. Tout cela dessine un avenir dans lequel Apple Pay ne serait plus l’unique solution de paiement mobile sur iPhone. On vous explique ce que cela pourrait changer.
L’accès à la puce NFC des iPhone débloqué
Tout l’objet du DMA est de venir casser les monopoles et d’encourager la libre concurrence. Conséquence directe : sont vite arrivés dans le viseur de la Commission européenne les produits et services n’offrant aucune alternative aux utilisateurs et utilisatrices. Apple Pay en fait partie.
Aujourd’hui, même si 98 % des cartes bancaires émises en France sont compatibles avec la solution de paiement d’Apple, les banques ne seront bientôt plus obligées de se plier aux désidératas de la firme. Dans un communiqué publié par la Commission européenne en fin de semaine dernière, on apprend que « l’abus de position dominante » du service arriverait à son terme grâce à l’accord qui a été trouvé.
Apple est en effet obligé d’ouvrir l’accès aux développeurs à la puce NFC des iPhone (qui permet l’utilisation du paiement sans contact), permettant ainsi aux banques d’envisager de développer leur propre application de paiement… et d’éviter au passage de verser une commission à Apple sur chaque transaction.
Vers des applications moins commodes ?
L’atout principal d’Apple Pay est sa simplicité déconcertante. Une fois configurée, la carte bancaire se retrouve simplement d’un double clic sur le bouton de mise sous tension, et une simple authentification par Face ID permet de valider un paiement sans contact et sans limite de paiement. En effet, les services de paiement mobile comme Apple Pay ne sont pas concernés par le plafond de 50 € sur les paiements sans contact. Un plafond qui, d’ailleurs, vient de sauter.
Ragaillardies par l’annonce de la Commission, les banques européennes devraient donc y déceler un signal : celui d’une invitation à proposer leur propre solution de paiement mobile à leurs clients. Mais nos confrères de Numerama expliquent que cela n’est pas si simple. Si l’accès à la puce NFC est désormais ouvert, ce n’est pas le cas de l’accès à la « Secure Enclave », un espace clos au sein des iPhone qui offre une sécurité des données accrues et permet d’utiliser la puce NFC même si le smartphone n’a plus de batterie.
Ajoutons à cela des applications bancaires pas toujours à la pointe de l’ergonomie et on se retrouve face à une situation qui, si elle est effectivement vertueuse pour la concurrence, risque de perturber les consommateurs et leur faire perdre au change.
Pour l’heure, aucune banque n’a encore dévoilé ses plans concernant l’avenir de sa compatibilité avec Apple Pay. Aussi, ce changement ne concerne pas les Apple Watch, qui continueront de ne supporter qu’Apple Pay.