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Promenade littéraire dans le Paris des écrivains

17 avril 2024
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Promenade littéraire dans le Paris des écrivains

En feuilletant Le Grand Carnet d’adresses de la littérature à Paris de Gilles Schlesser, on vous a concocté la parfaite promenade littéraire. Vingt adresses, une par arrondissement, pour redécouvrir les lieux emblématiques qui ont accueilli les plus grands écrivains français et étrangers.

| 1er arrondissement : tombeau et berceau des légendes

Rue de Richelieu, dans cette longue artère qui pourfend le cœur de Paris, une partie de l’histoire de la littérature française s’est jouée. D’abord parce que des pages emblématiques s’y sont tournées : de part et d’autre de la chaussée, deux géants s’en sont allés.

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Au 39, c’est Diderot qui rend les armes le 31 juillet 1784 après avoir refusé de réprouver ses écrits pour le bon plaisir de l’Église. Au 40, c’est Molière qui s’est éteint le 17 février 1673. Excommunié parce que comédien, il ne peut bénéficier d’une sépulture et il faudra l’intervention de Louis XIV en personne pour qu’il ait finalement droit à une tombe au sein du cimetière Saint-Joseph. Mais aucune inscription sur la pierre tombale et une simple mention dans le registre des enterrements : « Jean-Baptiste Poquelin, tapissier ». Comme un symbole, c’est à quelques maison de là, au 45, que Stendhal décidera en 1821 de quitter la diplomatie pour l’écriture.

| 2e arrondissement : l’une des plus vieilles maisons d’édition de France

En 1836, au 6, rue Marie-Stuart, Simon Levy loue un petit local afin d’ouvrir, avec ses fils, un cabinet de lecture-librairie. Alors qu’il a à peine 20 ans, son plus jeune fils, Michel va transformer ce lieu en une maison d’édition emblématique publiant Théophile Gautier, Balzac, Dumas ou encore Flaubert.

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Quelques décennies plus tard, elle deviendra Calmann-Lévy et s’inscrira dans le marbre jusqu’à rester aujourd’hui l’une des plus anciennes et des plus grandes institutions littéraires françaises.

| 3e arrondissement : l’inspiration d’un grand classique ?

Au 6, rue de la Corderie, anciennement une place, une goguette réputée surnommée par ses habitués et par les habitants du quartier L’Assommoir.

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Zola s’en inspira-t-il pour son roman du même nom, publié en feuilleton en 1876 dans Le Bien public ? Possible, mais une autre possibilité est un café situé au 9 bis de la rue Puget, plus proche de la Goutte-d’Or où se situe l’action.

| 4e arrondissement : les portes des paradis artificiels

De 1844 à 1849, c’est sur l’île Saint-Louis, au 17, quai d’Anjou, que se réunissait chaque mois, lors des « fantasias » un club pas comme les autres, le club des Haschischins. Un groupe d’intellectuel désirant explorer les mystères de la création grâce à l’opium, le haschisch et surtout le dawamesk, confiture pâteuse élaborée à partir de résine de cannabis mélangée à des corps gras et à des pistaches, ce qui lui confère une couleur verdâtre.

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Au sein de ce club, deux habitués vont nouer une relation forte, Théophile Gautier et Charles Baudelaire. En 1860, ce dernier publiera Les Paradis artificiels, tiré de cette expérience psychédélique.

| 5e arrondissement : une légende

Les plus grandes œuvres de la littérature française ont vu le jour à Paris. Mais aussi certains classiques de la littérature mondiale. La légende raconte que Dante Alighieri vécu rue de Bièvre entre 1303 et 1308 et que c’est là-bas qu’il commença à écrire sa Divine Comédie.

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| 6e arrondissement : l’allée des grands hommes

Dans un arrondissement qui est incontestablement le poumon de la littérature à Paris, il existe une voie sacrée, la rue de Tournon, qui les a presque tous vus défiler, à toutes les époques, comme si les grandes plumes de ce monde étaient irrémédiablement attirées par elle.

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Balzac, Henri De Latouche, Gide, Renan, Prévert, Charles Cros, Baudelaire, les frères Daudet, Maurice Renard, Pierre Jean Jouve, Brasillach, Anatole France, Romain Rolland, Radiguet, Heredia, Gabriel Marcel… la liste donne le tournis. THE place to be.

| 7e arrondissement : une pétition d’écrivains contre la Dame de fer

Au 5, quai Anatole France est rédigée en 1887 une lettre signée par 47 écrivains, dont Dumas Fils et Zola : « Nous venons, écrivains, peintres, sculpteurs, architectes, amateurs passionnés de la beauté jusqu’ici intacte de Paris, protester de toutes nos forces, de toute notre indignation, au nom du goût français méconnu, au nom de l’art et de l’histoire français menacés, contre l’érection, en plein cœur de notre capitale, de l’inutile et monstrueuse tour Eiffel, que la malignité publique, souvent empreinte de bon sens et d’esprit de justice, a déjà baptisée du nom de “tour de Babel”. »

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Absolument toutes les grandes figures du siècle qui s’éteint rivalisent de mots pour s’attaquer au projet de tour défendu par Gustave Eiffel : Verlaine et son « squelette de beffroi », Léon Bloy et son « lampadaire véritablement tragique » ou encore Huysmans et son « suppositoire criblé de trous ». Dans le camp d’en face, les écrivains du siècle à venir comme Apollinaire, Cendrars ou Cocteau. Une nouvelle querelle des anciens et des modernes.

| 8e arrondissement : l’écriture d’un chef-d’œuvre

Au 102, boulevard Haussmann, pendant neuf ans, emmuré pour se protéger du bruit et du pollen des marronniers, se couchant à l’aube et se levant vers 13 heures, Marcel Proust va rédiger la plus grande partie de La Recherche du temps perdu.

Marcel Proust sur son lit de mort, Paul-César Helleu, 1922.

| 9e arrondissement : la guerre des voisins

De 1922 jusqu’à sa mort, André Breton et sa femme Simone habitent au 42, rue Pierre Fontaine. Dans l’appartement d’en dessous, Paul Éluard loue un atelier.

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Mais les anciens amis sont brouillés après de nombreux désaccords politiques et l’ambiance est glaciale. L’immeuble n’en reste pas moins un lieu de réunion emblématique des artistes surréalistes.

| 10e arrondissement : un écrivain cul-nu

En mars 1785, Beaumarchais est condamné à la prison pour avoir fustigé les détracteurs de son Mariage de Figaro, une œuvre déjà particulièrement mal vue pour son traitement de la noblesse. Mais, au lieu d’être conduit à la Bastille, prison honorable, il est emprisonné à Saint-Lazare au 107, rue du Faubourg Saint-Denis.

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Un repaire de crapules à mater où la règle d’entrée est simple : chaque nouveau pensionnaire est fouetté, cul nu, pour annoncer la couleur. Au musée de la Comédie-Française, on peut admirer une représentation de cette scène cocasse, Beaumarchais les fesses à l’air, une brochure de sa pièce à la main, prêt à être fouetté.

| 11e arrondissement : la première œuvre sur le Sida en France

Au 84, rue du Chemin-Vert, une étoile littéraire est née. C’est à cette adresse que fut rédigé en 1982 le premier roman d’Hervé Guibert, Les Chiens. Nourrie d’homosexualité et de morbidité, cette première œuvre fait scandale en 1990.

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À cette même adresse, deux ans après avoir découvert sa séroposivité, il publie À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie, dans lequel il raconte la mort foudroyante de son ami Michel Foucault et prédit sa mort imminente (il meurt l’année suivante, en 1991). Le livre restera comme le premier ouvrage sur le sida en France. 

| 12e arrondissement : une exécution publique

En plein milieu de la place de la Nation, en 1794, le poète André Chénier, l’une des plus grandes plumes du XVIIIe siècle, fait les frais de La Terreur. Au moment de monter sur l’échafaud, il corne le livre de Sophocle qu’il était en train de lire et le range dans sa poche comme s’il allait reprendre sa lecture.

| 13e arrondissement : le repaire de l’Ogre

Quelque part sur l’avenue de Choisy, Michel Houellebecq, trublion littéraire du roman contemporain, a élu domicile pour ne rien faire comme tout le monde et parce qu’il aime « les arrondissements où, d’ordinaire, la littérature passe sans s‘arrêter ».

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| 14e arrondissement : où l’on sombre dans la folie

Au 1, rue Cabanis, Antonin Artaud est interné à Sainte-Anne en 1937 après avoir été déclaré dangereux pour l’ordre public et la sûreté des personnes. Complètement délirant, revenu d’un voyage au Mexique en quête de vérité, il perd pied avec la réalité. Il écrira pourtant quelques mois plus tard son chef-d’œuvre : Le Théâtre et son double.

Antonin Artaud dans le film Le Juif errant de Luitz-Morat, Agence Meurice, 1926.©Gallica-BnF

| 15e arrondissement : un Français d’adoption

Au 6 de la rue des Favorites, en 1938, Samuel Beckett se remet d’une agression et décide d’écrire un premier roman en langue française, Mercier et Camier, deux personnages errants à la recherche d’on ne sait quoi, qui deviendra l’ébauche de la future pièce En attendant Godot.

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| 16e arrondissement : un génie traqué

Honoré de Balzac vécut au 47, rue Raynouard de 1840 à 1846, à une période paradoxale de sa vie où sa plume foisonnante ne parvenait plus à apaiser la colère des créanciers. Cette demeure pleine de secrets en garde les stigmates.

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L’histoire est connue, mais l’immeuble dispose d’une porte dérobée au fond du jardin qui doit lui permettre d’échapper aux huissiers. La maison abrite aujourd’hui le musée consacré à l’écrivain.

| 17e arrondissement : duel de géants

Au 14, rue la Condamine, Zola met sous pli, en 1869 ou 1870, une lettre à l’attention de son éditeur Lacroix, dans laquelle il explique son projet d’écrire dix romans relatant l’histoire d’une famille du Second Empire.

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Dans Différence entre Balzac et moi, il explique que son œuvre sera bien différente de La Comédie humaine. Il écrira d’ailleurs les cinq premiers titres de sa saga à cette adresse.

| 18e arrondissement : un acte de naissance

Une ancienne halte de diligences puis une cabine-buvette pour les ouvriers et enfin une brasserie qui sous l’égide Pierre Reverdy devient le bastion du dadaïsme et du surréalisme. Les premiers numéros de la revue Nord-Sud à laquelle participèrent Apollinaire, Breton, Max Jacob et Tristan Tzara.

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| 19e arrondissement : la fine fleur du roman contemporain

Dans un arrondissement au passé plutôt pauvre, c’est le présent qui s’écrit. La preuve, deux monuments de la littérature française actuelle y ont élu domicile : Jean Echenoz et Pascal Quignard. Et une autre l’a raconté comme personne : Virginie Despentes dans Vernon Subutex.

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| 20e arrondissement : le repos éternel

Du 12 au 16, rue du Repos, la bien nommée, s’étend le cimetière du Père-Lachaise. « Être enterré au Père-Lachaise, c’est comme avoir des meubles en acajou. L’élégance se reconnaît là », déclare Hugo dans Les Misérables. Colette, Proust, Saint-Simon, Balzac, Beaumarchais, Apollinaire, Nerval, Proust, Racine, Pérec : toute la fine fleur des lettres françaises y est, et même ce bon vieil Oscar Wilde.

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