Le 83e prix Albert-Londres a été décerné à la journaliste Caroline Hayek pour ses reportages sur la société libanaise parus dans L’Orient-Le Jour, suite à la terrible explosion du port de Beyrouth en août 2020.
À l’issue d’une cérémonie à la Bibliothèque nationale de France le 15 novembre dernier, en présence de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, le prix Albert-Londres de la presse écrite a été remis à Caroline Hayek pour une série d’articles parus dans le quotidien libanais L’Orient-Le Jour, après la double explosion qui a ravagé la ville de Beyrouth à l’été 2020 et causé la mort de plus de 200 personnes, levant au passage le voile sur une société libanaise fracturée de toutes parts. Caroline Hayek a ainsi été saluée pour ses reportages au cœur d’une ville dévastée et durablement marquée par l’injustice sociale. L’association du prix Albert-Londres a également souhaité mettre à l’honneur L’Orient-Le Jour, « journal francophone né en 1924, ouvert sur les enjeux du monde et soucieux de faire comprendre ce qui se passe au coin de la rue Hamra. Ses jeunes journalistes dont Caroline Hayek et Marwan Chahine (présélectionné l’an passé), portent à leur manière la plume dans les plaies si douloureuses que compte aujourd’hui le Liban ». Le prix audiovisuel a quant à lui été attribué aux journalistes Alex Gohari et Léo Mattei pour le film On the line, les expulsés de l’Amérique, qui documente l’expulsion de trois Mexicains installés aux États-Unis depuis de nombreuses années.
À noter également la remise du 5e prix Albert-Londres du Livre, décerné cette année à Emilienne Malfatto pour Les serpents viendront pour toi (Les Arènes Reporters), où la photojournaliste indépendante raconte son enquête autour de la figure de Maritza, une Colombienne mère de six enfants sauvagement assassinée en raison de ses engagements. En mai dernier, la photojournaliste recevait déjà le Prix Goncourt 2021 du premier roman pour Que sur toi se lamente le Tigre (Elyzad, 2020). Tout comme les autres lauréats du prix Albert-Londres, Emilienne Malfatto repart avec une dotation de 3 000 euros. Ce prix, certainement la plus haute distinction du journalisme francophone, tient son nom du célèbre grand reporter français mort en 1932. À chaque nouvelle édition, ce dernier récompense de jeunes journalistes de moins de 40 ans pour des grands reportages parus plus tôt dans l’année.