L’État a présenté, le 5 novembre, ses stratégies d’accélération agricole et alimentaire dans le cadre du 4e Programme d’investissement d’avenir.
L’agriculture et l’alimentation ont été fortement touchées par la pandémie. Elle a impacté l’ensemble du système alimentaire : de la production chez les agriculteurs à l’accès des aliments par les consommateurs, notamment avec la question de la qualité et de la sécurité sanitaire des aliments et une hausse des prix pour certains produits alimentaires. C’est pourquoi le gouvernement veut accélérer la recherche et le développement de technologies de rupture pour une alimentation de qualité. Dans cet objectif, il a dévoilé deux stratégies d’accélération agricole et alimentaire le 5 novembre, lors du déplacement de quatre ministres (Frédérique Vidal, ministre de la Recherche et de l’Innovation, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, et Guillaume Boudy, secrétaire général pour l’Investissement) dans la Drôme. Ces stratégies disposent d’un budget de 877,5 millions d’euros déployés sur cinq ans et reposent sur deux ambitions. La première, dotée de 428 millions d’euros, consiste à « développer des solutions innovantes au service de la résilience et de la compétitivité du monde agricole et de l’industrie agroalimentaire dans la transition écologique ». L’objectif de la seconde est de « concevoir et déployer des solutions pour une alimentation plus durable et favorable à la santé », avec 449,5 millions d’euros.
Ce budget s’ajoute aux 2 milliards d’euros consacrés à une révolution agricole et alimentaire dans le cadre du Plan France 2030 présenté en octobre : « Cette révolution, qui prend appui sur la robotique, le numérique et la génétique, est déjà très présente, et nécessite des investissements massifs », a déclaré Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation.
Deux appels à projets autour de la foodtech et de l’agritech
Dans le cadre du programme « French AgriTech » annoncé par le gouvernement le 30 août dernier, deux appels à projets dédiés aux entreprises et startups de la foodtech et de l’agritech ont été lancés le 5 novembre. Ils sont dotés d’une enveloppe de 200 millions d’euros. Le premier – « Répondre aux besoins alimentaires de demain » – vise notamment à favoriser l’émergence de leaders technologiques dans le secteur de la foodtech. Il encourage ainsi l’élaboration de processus innovants mobilisant les nouvelles technologies (robots, automatisation, capteurs…) dédiée à la qualité et à la sécurité de l’alimentation et limitant les impacts sur l’environnement. Il soutient également le développement d’aliments plus sains, plus durables et répondant aux attentes des consommateurs, par rapport à la qualité nutritionnelle, le goût ou encore la naturalité. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 8 juin 2022.
Le second appel à projets – « Innover pour réussir la transition agroécologique » – porte sur le développement de solutions innovantes concernant, entre autres, les agroéquipements, le numérique en agriculture et la biofertilisation. Ces dernières permettront notamment d’accompagner les agriculteurs dans la mise en place de systèmes plus résilients, capables de s’adapter et de limiter l’impact des changements globaux. Les entreprises et start-ups peuvent ainsi proposer des projets pour construire des équipements agricoles intelligents et connectés, avec lesquels il sera possible de concevoir et de mettre en pratique « un système agricole complexe et multi-performant ». Les candidatures pour cet appel à projets seront closes le 16 juin 2022.