L’affaire avait agité la France et les médias au début des années 2000. Deux décennies plus tard, le géant du streaming capture cette histoire glaçante dans un documentaire.
Dans un monde en perpétuelle quête de mystère et de sensationnalisme, une niche culturelle a émergé, attirant un public avide de récits sordides et de crimes inexpliqués : le true crime. Ces séries reviennent sur les faits divers les plus célèbres et les analysent à travers des reconstitutions, des images d’archive et des interviews. Après ses documentaires sur l’affaire Grégory (2019) et Fourniret (2023), Netflix compte s’attaquer à un autre drame français.
L’horreur ordinaire
Retour au début des années 2000. Une petite ville du Nord de la France, jusqu’alors méconnue du grand public, est désormais sur toutes les chaînes d’information. Myriam Badaoui et Thierry Delay ont trois enfants et résident dans la Tour du Renard, à Outreau. Les parents sont accusés de leur faire vivre un enfer, et l’affaire prend rapidement de l’ampleur. En effet, une dizaine de mineurs affirment avoir été torturés et violés par ces derniers. L’affaire médiatique a choqué la France entière, notamment au moment des trois procès. Douze enfants ont été reconnus victimes d’abus sexuels, quatre adultes ont été condamnés, et 13 autres ont été acquittés.
Entre son histoire sordide et son fiasco judiciaire, cette série à tout pour susciter l’intérêt des amateurs de true crime. Outreau : un cauchemar français reprend la recette habituelle des succès du genre de la plateforme. Plusieurs figures importantes du procès (dont Hubert Delarue, l’avocat qui représentait l’un des accusés) et des experts extérieurs sont interviewés au rythme d’images d’archive diverses. Le documentaire est disponible depuis le 15 mars sur Netflix. L’occasion de (re)découvrir un fait divers qui incarne mieux qu’aucun autre les dérives de l’emballement médiatique et judiciaire.
