Plus de dix ans après le film inoubliable porté par Anne Hathaway et Jim Sturgess, Netflix offre aux adeptes de comédies romantiques une nouvelle adaptation rafraîchissante et très juste.
Qui dit février, dit mois de l’amour. À quelques jours de la Saint-Valentin, le géant du streaming a fait le plus beau des cadeaux à ses abonnés : une nouvelle adaptation du best-seller de David Nicholls. L’œuvre de l’auteur britannique est devenue une référence pour les lecteurs de dramédies romantiques, et son portage sur grand écran, piloté par la réalisatrice Lone Scherfig en 2011, lui a permis de toucher un tout nouveau public. Treize ans après sa sortie dans les salles obscures, Netflix a décidé de s’emparer de l’histoire d’Emma et de Dexter pour l’adapter en série. Un pari risqué qui nous a tout d’abord interpellés, avant de nous convaincre et de nous séduire.
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Le concept d’Un jour est simple : raconter, un jour par an, l’évolution de la relation entre Emma Morley et Dexter Mayhew. Ces derniers se rencontrent à leur soirée de fin d’études, le 15 juillet 1988. Ils fêtent ensemble le début de leur « vraie vie d’adulte », réalisent qu’ils se plaisent et passent la nuit ensemble. Ils s’embrassent, se cherchent, et décident finalement de parler de tout et de rien jusqu’au matin.
De cette nuit naît une relation forte et complexe, qui va traverser les années. Le show nous conte leur histoire, leurs vies, leurs joies et leurs peines de 1988 à 2007. Les 14 épisodes relatent les 15 juillet de chaque année et nous font voyager aux quatre coins de l’Europe. D’Édimbourg à Rome, en passant par les îles grecques, les héros poursuivent leurs existences, se croisent, se rapprochent, se séparent et continuent à occuper une place particulière dans la vie de l’autre.
Le rythme imposé par la série lui permet de prendre le temps de poser la situation. Ce temps long donne plus de profondeur aux personnages et à leur liaison, qui en devient d’autant plus réaliste. On se prend très rapidement au jeu et on suit avec plaisir les destins de nos deux héros. La série montre aussi un joli numéro de funambule, parvenant à ne jamais tomber jamais dans le cliché, tout en reprenant certains codes de la comédie romantique. On ne peut que souligner l’écriture du scénario et des dialogues, aussi drôles que réalistes, et la beauté des plans, qui capturent cette relation d’une manière très sensorielle et intime.
This is going to hurt
Cette justesse ne peut que nous rappeler la sublime adaptation de Normal People. Les deux séries excellent là où tant d’autres avaient échoué, en réussissant à capturer la complexité d’une relation à travers les années. Elles dissèquent les relations avec intelligence et subtilité, en s’intéressant à ces dynamiques, qui peuvent s’inverser et évoluer au fil du temps. Le tout est magnifié par une BO absolument géniale qui traverse aussi les épisodes, entre pop, rock, folk et électro. On danse, on sourit, on pleure et on se laisse embarquer par cette histoire pourtant si banale au premier abord.
Mais c’est justement ces petits riens du quotidien qui nous permettent de nous projeter dans Un jour. À travers ses protagonistes, la série parle de nos galères, de nos peurs concernant l’avenir ou l’amour, mais aussi de la difficulté à être confronté à la maladie et la mort. Blottis sous notre couverture, on devient Emma et Dexter, et on veut, nous aussi, (re)vivre ces soirées étudiantes, ces premières passions et ces nuits magiques où l’on parle jusqu’à ce que le soleil se lève avec le piaillement des oiseaux.
Au fil des épisodes, le spectateur s’attache un peu plus à ces héros de la vraie vie qui font écho à sa propre existence. Cette identification est favorisée par le jeu impeccable et rafraîchissant d’Ambika Mod (révélée dans This is Going to Hurt) et Leo Woodall (que l’on a vu dans White Lotus), qui sont très convaincants. Nul doute que ces deux-là vont envahir nos écrans dans les prochaines années.
On ne va pas vous mentir : on avait quelques craintes en lançant le premier épisode. Cependant, Un jour est parvenu à nous convaincre, avec sa justesse, sa profondeur et sa capacité à retranscrire des émotions d’une manière aussi réaliste et belle. Elle analyse avec finesse cette relation pure et complexe, dans laquelle on ne peut que se reconnaître. C’est une vraie petite pépite qui nous fait passer par toutes les émotions, du rire aux larmes, en seulement quelques heures.