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Un implant de la taille d’un sparadrap permet à une femme de soigner ses TOC

06 février 2024
Par Kesso Diallo
Aujourd’hui, ses TOC ne la mobilisent plus qu’une trentaine de minutes chaque jour.
Aujourd’hui, ses TOC ne la mobilisent plus qu’une trentaine de minutes chaque jour. ©ozalpvahid / Shutterstock

L’appareil de la taille d’un sparadrap, aide aussi à réduire les crises d’épilepsie d’Amber Pearson.

Les implants, comme celui conçu par Neuralink, permettent d’améliorer la vie de personnes paralysées. Ils peuvent aussi aider les individus souffrant d’autres problèmes de santé. Aux États-Unis, un tel dispositif a changé la vie d’une femme dont la vie était régie par ses troubles obsessionnels compulsifs (TOC), relate l’AFP. 

Se laver les mains jusqu’à en saigner, vérifier que les portes et les fenêtres sont bien fermées avant d’aller dormir, manger seule et se doucher systématiquement après avoir changé la litière de son chat par peur d’être contaminée…, ils prenaient « jusqu’à huit à neuf heures par jour » chez Amber Pearson, une Américaine de 34 ans. 

Traiter deux maladies à la fois

Tout a changé en 2019 lorsqu’un implant de la taille d’un sparadrap a été posé à l’arrière de son cerveau. Il s’agit d’« un appareil pour les TOC et l’épilepsie, le seul appareil au monde qui traite (ces) deux maladies » à la fois, a expliqué le neurochirurgien Ahmed Raslan. Une idée qui vient de la patiente elle-même. Elle souffrait toujours de violentes crises malgré l’ablation d’une partie de son cerveau réalisée à cause de son épilepsie persistante. Alors que les médecins ont voulu lui greffer un implant contre cette maladie, elle leur a suggéré d’en mettre aussi un pour ses TOC, suggestion qu’ils ont pris au sérieux. 

Ils ont conçu cet appareil en observant son activité cérébrale, en lui confiant des fruits de mer, une des nourritures qui la stressait, par exemple. Ils ont ainsi pu identifier des « marqueurs électriques » associés à ces TOC. Le dispositif est programmé « de manière à déclencher la stimulation uniquement lorsqu’il repère ce signal », a indiqué Ahmed Raslan. Ainsi, un programme gère l’épilepsie tandis que l’autre s’occupe des TOC. Une fois qu’il a détecté des réactions anormales dans son cerveau, il lui envoie une impulsion électrique pour rétablir son fonctionnement habituel.

De plusieurs heures à une trentaine de minutes

Huit mois après l’opération se sont écoulés avant qu’Amber Pearson remarque les premiers changements dans ses rituels infernaux. Aujourd’hui, ses TOC ne la mobilisent plus qu’une trentaine de minutes chaque jour. « Je suis à nouveau heureuse et enthousiaste à l’idée de sortir, de vivre et d’être avec mes amis et ma famille, ce dont j’ai été coupée pendant des années », a déclaré la patiente dont la vie est complètement bouleversée depuis le lycée.

Utilisée depuis plus de 30 ans contre l’épilepsie, l’intérêt de la technique employée par les chercheurs – appelée stimulation cérébrale profonde – pour réduire les TOC était encore mal connu et confiné à la recherche expérimentale jusqu’à cette intervention en 2019. Quatre ans plus tard, la procédure a été saluée dans une revue scientifique cet hiver. Les médecins cherchent désormais à appliquer cette technique à d’autres patients avec une étude menée à l’université de Pennsylvanie, a fait savoir Ahmed Raslan.

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