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Pour le patron de OnePlus, les smartphones sont des sandwiches

06 février 2024
Par Pierre Crochart
Pour le patron de OnePlus, les smartphones sont des sandwiches
©Jack Skeens / Shutterstock.com

Une drôle d’analogie pour expliquer pourquoi son entreprise ne compte pas suivre Google et Samsung sur le terrain des mises à jour pendant sept ans.

Après des années à être distancés par Apple, qui met à jour ses iPhone pendant six à sept ans en moyenne, Google et Samsung ont finalement fait l’effort de promettre sept mises à jour majeures sur leurs derniers smartphones, les Pixel 8 et Galaxy S24. Mais là où l’on aurait pu s’attendre à un nouveau sillage dans lequel leurs concurrents allaient se presser, il n’en est (encore) rien. OnePlus, en tout cas, compte bien faire de la résistance.

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Pour OnePlus, mettre à jour les smartphones trop longtemps est à côté de la plaque

Dans une interview accordée à Tom’s Guide, Kinder Liu, le PDG de OnePlus, a été questionné sur sa vision des choses concernant la politique de mises à jour des smartphones, en plein bouleversement depuis quelques années. Une question qui tombe sous le sens, alors que les OnePlus 12 présentés ces derniers jours n’offriront que cinq ans de support logiciel.

« Se contenter de proposer des politiques de mise à jour des logiciels plus longues n’est pas du tout la bonne solution », tranche le chef d’entreprise, qui explique que le hardware finit forcément par devenir obsolète, créant ainsi un décalage avec l’expérience utilisateur offerte par le logiciel. « Ce ne sont pas seulement les politiques de mise à jour des logiciels qui sont importantes pour l’utilisateur, c’est aussi la fluidité de l’expérience utilisateur de votre téléphone », reprend-il dans les colonnes de Tom’s Guide.

Kinder Liu se lance ensuite dans l’analogie qui donne le titre à cet article. Pour lui, les smartphones sont comme des sandwiches : « Certains fabricants affirment aujourd’hui que la garniture de leur sandwich — le logiciel de leur téléphone — sera encore bonne à manger dans sept ans. Mais ce qu’ils ne vous disent pas, c’est que le pain du sandwich, l’expérience de l’utilisateur, risque d’être moisi au bout de quatre ans. Soudain, une politique de mise à jour logicielle sur sept ans n’a plus d’importance parce que le reste de votre expérience avec le téléphone est épouvantable. »

La question de la dégradation de la batterie

Parmi les éléments de la « garniture » susceptibles de « moisir » les premiers, Kinder Liu prend notamment l’exemple de la batterie des smartphones. Un composant qui, il est vrai, a tendance à s’épuiser rapidement selon les habitudes des consommateurs et consommatrices. Toutefois, légitimer sa politique de mise à jour moins généreuse que la concurrence en prenant l’exemple d’un composant facilement remplaçable pour une centaine d’euros frôle l’hypocrisie.

Même si les constructeurs ont encore beaucoup d’efforts à faire en termes de réparabilité (disponibilité des pièces en particulier), remplacer une batterie reste moins coûteux que de changer de smartphone. En revanche, si la nécessité de remplacer un composant se conjugue à un téléphone qui, de toute façon, n’est plus mis à jour, alors l’option d’acheter un nouvel appareil peut germer dans l’esprit des personnes concernées.

L’extension du support logiciel des appareils n’est pas vraiment dans l’intérêt des fabricants. Cela demande des ressources humaines importantes (les développeurs chargés de s’assurer que le software reste dépourvu de bugs sur différents appareils) et implique donc des coûts sans doute plus difficiles à absorber lorsqu’on s’appelle OnePlus que Samsung, Google ou Apple.

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Article rédigé par
Pierre Crochart
Pierre Crochart
Journaliste
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