Le géant américain a annoncé la fermeture dans les prochaines semaines de son système de reconnaissance faciale accessible sur sa plateforme.
Un grand changement pour le réseau social. Utilisée depuis 2010, la reconnaissance faciale ne sera bientôt plus disponible sur Facebook. Cette technologie permet notamment d’identifier automatiquement les personnes présentes sur des photos ou vidéos publiées sur le réseau. La fermeture de ce système, activé par plus d’un tiers des utilisateurs quotidiens, va entraîner la suppression de plus d’un milliard de données d’identification numérique. Cette décision intervient dans un contexte particulier pour le premier réseau social au monde, récemment plongé au cœur d’un scandale né des révélations de Frances Haugen, notamment.
La mesure annoncée par Meta le 2 novembre aura également un impact sur le texte alternatif automatique (AAT), une technologie se servant de l’intelligence artificielle pour créer des descriptions d’images à destination des personnes aveugles et malvoyantes. La reconnaissance faciale est utilisée pour les informer de leur présence ou de celle d’un ami sur une image. L’AAT pourra toujours reconnaître le nombre de d’individus sur une photo, mais elle ne tentera plus d’identifier chacun d’entre eux.
La reconnaissance faciale, une technologie suscitant des inquiétudes
Ce changement fait partie d’une initiative de Meta visant à limiter l’utilisation de la reconnaissance faciale dans ses produits. Le groupe californien estime qu’elle est utile dans de nombreux cas comme le déverrouillage d’un écran de smartphone, mais reconnaît qu’elle fait l’objet de préoccupations croissantes. « La place de la technologie de reconnaissance faciale dans la société suscite de nombreuses inquiétudes et les régulateurs sont toujours en train de fournir un ensemble clair de règles régissant son utilisation », a expliqué Jérôme Pesenti, vice-président chargé de l’intelligence artificielle dans le billet de blog.
En Europe, le Parlement a d’ailleurs récemment adopté une résolution visant à empêcher l’utilisation de cette technologie par les forces de l’ordre afin d’éviter des résultats biaisés ou discriminatoires, mais aussi pour définir un cadre juridique. Elle est en effet notamment connue pour commettre des erreurs d’identification et porter préjudice aux femmes ou aux groupes ethniques minoritaires.
Si le système sur Facebook ne sera bientôt plus disponible, Meta ne compte pas pour autant faire une croix sur la reconnaissance faciale : « Toutes les nouvelles technologies apportent des bénéfices et inquiétudes potentielles, et nous voulons trouver le bon équilibre », a déclaré Jérôme Pesenti, ajoutant que l’entreprise allait travailler avec des groupes associatifs et les régulateurs pour discuter du rôle plus ou moins pertinent de cette technologie au sein de ses services.