L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique alerte sur ce phénomène dans une étude.
Les événements sportifs sont l’occasion de rassembler les gens, mais ils sont malheureusement aussi des arènes pour les discours haineux, notamment en ligne. À 6 mois de l’ouverture des prochains Jeux, les athlètes ne sont pas épargnés par ce fléau. Une étude de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) publiée mardi alerte sur ce phénomène.
Pour la première fois, son baromètre de la consommation des programmes sportifs à la télévision et à la radio s’intéresse à la question des réseaux sociaux. Il révèle que 53% des consommateurs de contenus sportifs actifs sur ces plateformes y ont déjà publié des messages à caractère négatif. Dans le détail, 55% ont déjà posté un message ou un commentaire pour se moquer d’un sportif et de sa performance. 50% ont également insulté un sportif dont le comportement leur semblait critiquable tandis que 49% ont envoyé un message privé pour le critiquer. À l’inverse, 93% des consommateurs actifs ont publié un post ou un commentaire pour féliciter un sportif.
« Une certaine ambivalence dans la perception »
Le plus souvent, les auteurs de ces publications négatives sont des hommes (60%) et des jeunes (55% entre 15 et 34 ans). Ils sont aussi nombreux à habiter dans de grandes agglomérations (64%) et à faire partie des CSP+ (44%).
L’Arcom relève « une certaine ambivalence dans la perception des messages haineux ». Alors que 86% des Français estiment qu’il est important de protéger les sportifs de ces publications, 32% jugent normal qu’ils soient exposés à ce type de commentaire, qu’ils considèrent comme une « contrepartie de la célébrité ». Une ambivalence qui est plus marquée chez les 15-34 ans, les chiffres s’élevant respectivement à 79% et 40%.
L’autorité dévoile en outre qu’un tiers des Français utilise les réseaux sociaux pour suivre des contenus sportifs. 45% des sondés intéressés par le sport regardent également des contenus sportifs hors direct sur ces plateformes. Parmi eux, 51% sont des consommateurs passifs, ne faisant que consulter des contenus, et 49% sont actifs, likant et commentant des publications tout en y publiant des messages et des sorties.