Quatre ans après la sortie de leur dernier disque, le groupe de rock punk est de retour dans les bacs avec Saviors, et s’intéresse à la décadence du rêve américain.
L’un des groupes les plus en vogue dans les années 2000 est de retour en 2024 avec un nouvel album ! Green Day sort en effet Saviors dans les bacs, 14e album studio du groupe et nouvelle plongée dans un rock punk traditionnel, quatre ans après Father of All Motherfuckers (2020).
30 ans après le début de leur carrière dans la musique — et de l’album culte Dookie (1994) — la formation de Billie Joe Armstrong renoue avec ses racines punk et s’attaque avec une certaine hargne au rêve américain et à la déchéance des États-Unis. Après plusieurs albums jugés en deçà par la critique et le public, Saviors est annoncé comme le retour gagnant du groupe californien, qui interroge à nouveau le pays de l’Oncle Sam — une thématique régulière dans la discographie du groupe —, à l’image de leur plus grand chef-d’œuvre, American Idiot (2004) ou de 21st Century Breakdown (2009).
Pour fêter ce retour, le groupe lancera également en 2024 le Saviors Tour, dans lequel ils joueront l’intégralité de Dookie et d’American Idiot, en plus du nouveau disque, naturellement. Les deux dates en France (Paris et Décines-charpieu en juin) sont déjà sold out.
Entre colère et désinvolture
Dès la première écoute, Saviors a tout du retour aux sources pour le groupe. Les guitares saturées sont toujours présentes, la voix emblématique de Billie Joe Armstrong résonne par dessus et l’énergie emblématique de Green Day explose dès les premiers titres. Par le ton et le style musical, Saviors semble tout droit sorti des années 1990, avec ses mélodies rallongées et sa rythmique très 90’s de plusieurs titres.
L’album allie à la fois l’optimisme de la musique et le pessimisme du propos. The American Dream is Killing Me, en ouverture, pose la ligne de conduite et le thème de Saviors : le rêve américain est une chimère, une illusion. Mais Green Day conserve aussi cette nonchalance caractéristique. Comme si tout cela n’avait finalement que peu d’intérêt ou de sens, illustré par la pochette de l’album : un enfant souriant devant une voiture en feu.
Est-ce que Saviors traversera l’épreuve du temps pour devenir aussi incontournable que les grands albums de Green Day ? Il est trop tôt pour le dire, car par certains aspects, l’album peut donner la sensation d’une simple répétition d’une formule trop utilisée par le groupe, ou d’une tentative de récupérer une gloire passée légèrement évaporée.
Mais entre la simplicité salvatrice des titres et la capacité du groupe à se faire une place en dépit des critiques, on se surprend déjà à fredonner quelques airs de ce nouvel album tout en ayant aussi la folle envie de réécouter en urgence nostalgique Boulevard of Broken Dreams et 21 Guns. De bonnes augures pour Saviors et pour Green Day.