D’après le dernier baromètre sur la confiance des Français dans les médias, plus de la moitié des sondés se méfieraient de ceux qui utiliseraient cette technologie pour choisir les sujets à traiter ou rédiger leurs articles.
À l’heure où l’intelligence artificielle (IA) est déjà utilisée par les médias pour réaliser diverses tâches, les Français se méfient de cet usage. C’est ce que révèle la 37ème édition du Baromètre sur la confiance des Français dans les médias réalisé par Kantar Public pour La Croix. Mené auprès de 1 500 personnes en octobre, il évalue notamment la crédibilité que les Français accordent aux différents moyens d’information.
Selon cette nouvelle édition, qui aborde les défis liés au recours à l’IA, les Français n’accorderaient pas leur confiance aux médias utilisant cette technologie pour choisir les sujets à traiter (58%) et les articles qu’ils leur proposent (58%), mais aussi pour préparer la rédaction de leurs articles (59%) et les rédiger (62%). 84% des personnes interrogées estiment par ailleurs que les médias devraient être tenus de signaler lorsqu’ils ont recours à l’IA dans leurs publications.
La place des réseaux sociaux dans la consommation de l’information
L’étude révèle aussi l’avis des Français sur la place des réseaux sociaux dans leur consommation de l’actualité. Ainsi, 51% des sondés estiment que les contenus proposés via les algorithmes sont trop redondants et 40% qu’ils ne correspondent pas à leurs centres d’intérêt, contre 36% qui affirment le contraire.
Concernant le partage d’informations par d’autres personnes que les médias et les journalistes sur ses plateformes, 46% considèrent que cette pratique permet d’intéresser à l’actualité des personnes qui ne s’informeraient pas autrement, mais 68% jugent qu’elle nuit à la qualité de l’information. 73% des Français pensent également que ce partage contribue à la diffusion de fausses informations et aux théories du complot. Ils sont d’ailleurs près de la moitié (49%) à déclarer être confrontés à de fausses informations plusieurs fois par semaine sur les réseaux sociaux, contre 36% à la télévision et 29% sur les sites, pages Internet ou applis de la presse nationale.
Face à ces risques, plus de moitié des sondés (53%) estiment qu’il faudrait plus de régulation et de contrôle sur ces plateformes. Dans le détail, ce sont les personnes de 50-64 ans (65%) et de 65 ans et plus (72%) qui partagent le plus cet avis, tandis que les jeunes souhaitent moins de régulation. Enfin, pour mieux s’informer et lutter contre la désinformation, les Français jugent nécessaire de contrôler davantage les informations partagées sur les réseaux sociaux (59%), de promouvoir l’éducation aux médias à l’école dès le plus jeune âge (37%) ou encore de développer les outils et initiatives de fact-checking (22%).