Selon un sondage, la plupart des Français n’ont pas confiance dans la conduite autonome mais ils sont convaincus que ce type de véhicule verra le jour dans les prochaines années.
En deux ans, l’opinion des Français sur la conduite autonome a bien changé. Alors que près des trois quarts avaient une attitude positive à l’égard des robots-taxis en 2021, ils s’en méfient aujourd’hui, révèle un sondage OpinionWay pour Derka. D’après cette étude, réalisée en octobre auprès de 1 008 personnes, 67% ne font pas confiance à la conduite autonome, notamment les femmes (75%), les résidents de communes rurales (76%) et les personnes de plus de plus 50 ans (72%).
Malgré cela, la majorité (89%) des sondés sont convaincus que le véhicule autonome verra le jour, dont 41% d’ici à dix ans. Ils estiment ainsi que les acteurs et les constructeurs de voitures, ainsi que les assureurs, devront s’adapter à ces évolutions technologiques. Selon eux, la puissance publique devra également se conformer à ces changements en adaptant les infrastructures routières et le code de la route.
Une méfiance justifiée
Les Français se méfient des véhicules autonomes pour plusieurs raisons, à commencer par leur scepticisme quant à l’efficacité réelle de ces voitures en matière de sécurité. Si les constructeurs estiment que les robots-taxis permettront de réduire le nombre de morts et d’accidents sur la route, les personnes interrogées ont du mal à voir la supériorité de la conduite automatisée par rapport à la conduite humaine. Ils craignent également que ces voitures autonomes soient piratées (83%) et de perdre le plaisir de conduire (81%). De plus, seulement 43% estiment qu’elles permettraient de réduire le nombre d’accidents.
La méfiance des Français à l’égard de la conduite autonome est justifiée. Pour le moment, les véhicules autonomes, qui reposent sur des capteurs, des radars et des caméras, ne peuvent pas encore remplacer les humains sur la route. Dans le cadre d’une expérimentation, Dekra a déréglé de façon minime plusieurs éléments afin de tester le comportement de trois robots-taxis face à un piéton sur la chaussée représenté par un mannequin. En déréglant légèrement les capteurs des véhicules par exemple, aucun n’est parvenu à empêcher la collision en circulant à 60 km/h. De plus, sur deux des trois voitures testées roulant à 40 km/h, le système de conduite n’a déclenché ni avertissement ni freinage. Autrement dit, le moindre changement peut avoir un impact sur la détection des obstacles et leurs distances. Dekra estime ainsi que les capteurs doivent être vérifiés lors de chaque inspection des véhicules autonomes.
Outre ce test, la situation actuelle des robots-taxis aux États-Unis prouve qu’ils ne sont pas prêts. Après plusieurs incidents, Cruise, la filiale de General Motors, a décidé de suspendre temporairement ses opérations sans conducteur dans le pays.
